Voilà les vacances et j’ai un peu de temps pour partager la suite de mon expérience du stage multimédia CUD …
Pour ceux qui souhaiteraient relire la présentation générale de ce stage …
Après avoir encadré de nombreux projets TICE de divers professeurs, je me suis apercue qu’une des plus grandes difficultés pour eux était de réussir de passer d’un contenu linéaire (une table des matières) à un contenu non linéaire, conçu dans un mode hypertexte.
Si vous apprenez simplement à des profs à utiliser n’importe quel outil pour faire des cours en ligne, ils vous construisent des livres virtuels, avec de jolies images, des vidéos, mais dans lesquels la navigation est souvent restreinte à deux boutons : « Suivant » et « Précédent ».
Voici la piste que j’ai envisagé pour aller plus loin …
J’ai proposé un atelier spécifique de quelques heures consacré à « La modularisation du contenu ».
Chaque participant était invité à amener la (sacro-sainte) table des matières d’un de ses cours.
Les consignes étaient les suivantes :
– choisissez dans votre table des matières un concept-clé qui est essentiel dans votre cours, pour lequel les apprenants ont des difficultés, et/ou pour lequel vous envisagez que les technologies puissent aider. (Les concepts-clés sont souvent des questions incontournables pour l’examen.)
– repérez les concets nécessaires pour comprendre ce concept-clé;
– tracez une carte conceptuelle hiérarchisant les concepts nécessaires pour comprendre le concept-clé (chaque flèche signifiant « ce premier concept doit être maîtrisé pour comprendre celui qui suit »). Il n’est pas interdit de noter d’indiquer des concepts prérequis provenant d’autres cours.
L’expérience est très contre-intuitive pour les enseignants qui ont l’habitude de constuire leur cours de manière déductive. L’atelier débute toujours par un quart d’heure de flottement ou tout le monde se demande comment procéder.
Mais finalement, la plupart des professeurs aboutissent et sont souvent très satisfaits du résultat. Ils meurent d’envie de « donner » cette carte aux étudiants. Pour finir l’atelier, je propose à quelques participants de présenter leur carte conceptuelle à tous (sur un simple transparent à la main ou via un diaporama). Cela permet à ceux qui ont éprouvé tant de difficultés à faire l’exercice de mieux comprendre ses bienfaits.
Que devient ensuite cette carte conceptuelle ?
Dans la suite de mon dispositif de scénarisation, la carte conceptuelle est agrémentée des informations sur les médias et activités (que je décrirai dans d’autres billets). Chaque carte conceptuelle est destinée à aboutir à un module de cours traitant du concept-clé concerné.
Un exemple de carte conceptuelle du concept « Tissu cancéreux » réalisée par Mariam Amrani (Université de Rabat) :
Sur le plan technologique, la carte conceptuelle peut être envisagée comme une carte de navigation. Chaque bulle représentant une page ou une ressource et chaque flèche constituant un lien. Du véritable contenu hypertexte …
Dans une plate-forme de cours en ligne, la carte conceptuelle peut inspirer l’enseignant pour construire des parcours pédagogiques.
Autre idée pour modulariser …
Une autre approche qui conviendra peut-être mieux pour certains est le tri de cartes. Cette méthode est très populaire pour organiser des sites web. On note les différents éléments-clés sur de bouts de papier et on essaie de les regrouper en tas cohérents. Chaque tas est ensuite associé à un libellé de catégorie. Une autre manière de modulariser le contenu …
N’hésitez pas à partager vos autres pistes pour exercer les professeurs à la scénarisation de contenu …
Remarque : des logiciels pour aider ? NON
De nombreux logiciels permettent de tracer des cartes conceptuelles. Des outils libres ou propriétaires, gratuits ou payants, fonctionnant en ligne ou localement, permettant l’édition collaborative ou non, permettant la conversion en page web ou pas, … Une liste des logiciels pour tracer des cartes conceptuelles sur la page Wikipedia concernée.
Des outils de scénarisation spécifiques peuvent aussi être utilisés (comme par exemple Opale).
Dans le dispositif décrit, j’ai choisi d’utiliser des technologies que les professeurs maîtrisaient (transparent ou diaporama) pour éviter de perdre du temps et de les perdre dans une démarche qui leur est déjà peu aisée.
Je ne pense pas que l’utilisation d’un logiciel apporte beaucoup à la démarche.
N’hésitez pas à partager vos avis (favorables ou contraires) sur la question …
4 Replies to “Impliquer les TIC dans un cours, idées pour structurer des contenus de manière non linéaire …”
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.
Contenu supprimé à la demande de l’utilisateur 🙁
J’aime assez bien cette manière de faire. J’utilise FreeMind pour « créer » mes cours. Par contre, je n’ai pas encore eu le temps de faire des cours écrits. Un de mes problèmes est de savoir avec quoi créer le cours, pour qu’il soit ré-utilisable sans devoir passer trop de temps. J’avais commencé dans un wiki, mais … étant « jeune prof », et « personne ressource » qui plus est, j’ai passé beaucoup plus de temps à résoudre des problèmes technique qu’à réfléchir et créer des cours comme je le voudrais. Mais je ne désespère pas y arriver d’ici 1-2 ans. D’ici là, je continuerai très probablement à observer à distance.
Ce que j’ai fait cette fin d’année par contre, c’est faire faire une carte mentale de mon cours par mes élèves (après avoir vu Freemind, ils ont eu comme consigne : « faites une MindMap tout ce que vous savez/vous souvenez de l’informatique ». Je les relirai à la rentrée pour savoir ce qui les a marqué. Et je compte la leur laisser et la faire compléter en fin d’année prochaine.
En réponse à Gael :
Je réservais mon exemple de carte pour plus tard, mais puisque tu me poses la question, je l’ai ajouté dans le billet. Note qu’on présente déjà les informations sur les médias et activités.
J’espère que cela te permet de mieux comprendre.
Zabelle
En réponse à François :
En matière de logiciel pour construire des cartes conceptuelles et permettant l’exportation des contenus au format texte ou présentation, personnellement, j’utilise Semantik (anciennement kdissert) sous Linux.
L’avantage de l’outil est qu’il permet l’export d’une carte au format texte structuré, au format diaporama structuré ou page web. Tu modifies le contenu de ta carte, et si tu utilises bien le logiciel, tu as tes supports de cours et tes pasges web mis à jour. C’est assez sympa.
L’idée de demander aux élèves de réaliser des cartes conceptuelles est excellente car il est démontré que l’exercice renforce la rétention (chercher des ressources sur l’auteur « Novak » pour plus d’infos). J’ai eu écho d’un expérience réalisée par un prof et bien intéressante : au premier cours, il a demandé aux étudiants de réaliser une carte conceptuelle de leur représentation du sujet et au fil des cours, il a « démonté » les liens erronées des étudiants pour aboutir, en fin d’année, à une carte conceptuelle cohérente. Absolument génial comme expérience car elle permet de détecter les représentations fausses des apprenants.
Si tu essaies, informe moi du succès …
Zabelle