Pendant que l’enseignement de la philosophie est menacé, on découvre que le site curiosphere.tv contient une rubrique « discipline Microsoft »… ça laisse rêveur.
Cela rappelle ce que Philippe Aigrain dit concernant la bataille législative pour la question des droits d’auteur dans le numérique, bataille toujours en cours. La frontière entre les intérêts privés et le discours public est de plus en plus floue.
Je n’attaque pas le partenariat France 5 – Microsoft en lui-même, mais l’utilisation malheureuse du mot « discipline » pour la rubrique des produits Microsoft. Car il y a par ailleurs des gens qui se battent pour une vraie discipline informatique dans l’enseignement public, un rapport à l’ordinateur et au numérique qui permette aux élèves et aux enseignants d’en comprendre le fonctionnement et de mieux se l’approprier.
Le lien avec la défense de la philosophie? Je vous laisse me dire.
26 Replies to “Discipline Microsoft”
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A propos de l’« offensive » Microsoft : ne nous trompons pas, ils sont dans leur logique, et personne ne peut leur reprocher de faire du business. Là où ça ne tourne pas rond, c’est quand le rapprochement entre ce business et des entités publiques brouille les cartes.
Parce que cela provoque une double-réaction chez les agents publiques que sont les enseignants: pour les uns, cette confusion légitime Microsoft comme partenaire naturel pour tout ce qui touche l’éducation, pour les autres cela augmente la distance entre leur mission d’enseignants et celle des autres entités publiques.
A un moment où les associations de profs réfléchissent aux moyens de travailler en commun (cf. la journée du 24 septembre prochain), tout ce qui exacerbe cette double-réaction n’aide pas les profs à travailler entre eux…
Le problème avec M$, ce n’est pas que cette entreprise cherche à faire du Business.
C’est qu’elle cherche par tous les moyens à se prémunir contre les lois de ce business en écrasant, par des rapprochements avec les institutions publiques, toute concurrence afin de s’imposer ou se maintenir comme un standard de fait.
Par sa stratégie de vérouillage, M$ est par ailleurs un obstacle à l’interopérabilité.
Mise à jour: la page renvoie désormais une erreur.
J’espère qu’on saura pourquoi!
Alors là, soit c’est une coïncidence extraordinaire, soit il y une veille particulièrement efficace de la part de Curiosphère et ses « partenaires » pour rester corrects…
Je me dis souvent que je suis parano mais là, ça ne travaille pas pour m’en guérir…
A ce que j’ai pu en voir, les tutoriels sont ceux qui sont en ligne sur le site ressource de M$ relayé par le forum hébergé par le Café Pédagogique..
Microsoft utilise son réseau… Comme Bastien, je ne m’étonne pas que Microsoft se fasse voir sur les sites liés à l’éducation, les plus visités (Café, Curiosphère…), je trouve que cette stratégie est plutôt intelligente pour un objectif dont nous ne sommes pas dupes. Néanmoins, créer une rubrique « discipline » pour Microsoft est complètement contraire à l’esprit du B2i et je comprends qu’ils aient supprimé ladite rubrique !
Quant à la philo… (soupir) les temps ne sont pas à favoriser les disciplines qui font réfléchir ! Sursum corda, il ne faut pas nous laisser abattre et continuer à développer dans nos classes l’apprentissage de la réflexion et de l’autonomie.
Oui, et heureusement que cet apprentissage n’est pas le seul fait des profs de philo 🙂
Sur Microsoft et l’esprit du b2i, je ne suis pas tout à fait d’accord avec toi. Je crois que l’esprit général du b2i s’accord bien avec l’idée d’une informatique comme simple, idée que défend Microsoft. Ceci dit, la diversité a du bon, et je ne doute pas que ceux qui combattent cette dernière idée se fassent entendre !
Bonjour
En ce qui concerne le B2I, j’ai quand même tendance à penser (comme Bastien peut-être) qu’on est dans l’idée de l’informatique comme un outil. Les items à valider me font un peu penser à l’ASSR pour le scooter à 14 ans : vraiment tournés vers les usages, et de manière parfois un peu mécanique — pour ne pas dire simpliste.
Je suis certaine que plein de profs vont au-delà de ça, mais je me demande si la pratique d’une informatique tournée aussi tôt que possible vers la programmation ne serait pas un plus considérable.
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Pour moi, le B2i, c’est apprendre à se servir des outils du web 2.0.
La bureautique en fait partie, traitement de texte, tableur, diaporama (et non « Word », « Excel » et « Powerpoint » comme le voudrait M$oft…).
Mais la dimension supplémentaire apportée par la possibilité de co-opérer (au sens strict c’est-à-dire co-produire, co-agir…) grâce aux outils 2.0 doit également s’enseigner car elle est créatrice d’une nouvelle citoyenneté active.
Dans le domaine informatique, cela peut amener à développer des projets collaboratifs.
C’est (c’était ?) un peu la philosophie de l’OLPC, des logiciels libres, ouverts, adaptables par chacun à ses propres besoins.
C’est ! (et non c’était…) Voir mes commentaires à la suite de cet article au titre aberrant: http://www.internetactu.net/2008/05/21/olpc-la-fin-de-linnovation-educative/
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Personne ne prétend que les majors de l’informatique ne servent à rien…
Ce qui est condamnable, ce sont les tentatives déloyales voire illégales de certaines pour évincer une concurrence qu’elles ne devraient pas redouter si leurs produits sont aussi bons qu’elles le prétendent…
Quand on permet tout à coup aux enseignants (mais pas aux établissements ni aux élèves qui continuent de payer) de télécharger « gratuitement » Office Pro 2007, qu’on tisse des partenariats exclusifs avec certaines associations d’enseignants, avec France Télévision (Curiosphère, Le Site.tv) et des éditeurs, qu’on propose des outils clés en main pour le B2i, c’est-à-dire pour former les futurs consommateurs, on élimine la concurrence et par là-même le libre choix.
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Je pensais avoir répondu sur le fond en précisant que personne n’attaque l’existence ni le rôle des majors de l’informatique.
Cependant, quelques précisions:
1/ IBM n’est pas l’inventeur de l’ordinateur individuel, il n’a fait que suivre l’Altaïr, Apple, Commodre et autre Sinclair…
2/ Apple s’est effectivement contenté de piller ou mettre en valeur, au choix, le travail des chercheurs de Xerox… pour son Macintosh.
3/ Les outils M$ n’ont pas de caractères incontournables, ni aujourd’hui, ni à l’époque.
Ils se sont imposés ou ont été imposés par des méthodes qui ont valu et valent encore de multiples actions en Justice à cette entreprise.
Sur ce sujet, on pourrait d’ailleurs interroger les utilisateurs captifs de Vista à qui l’on a imposé l’achat avec leurs nouvelles machines…
J’avais donné comme devoir à la maison de trouver le lien avec la défense de la philosophie… Un volontaire ? 🙂
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« Les items à valider me font un peu penser à l’ASSR pour le scooter à 14 ans : vraiment tournés vers les usages, et de manière parfois un peu mécanique — pour ne pas dire simpliste. »
Très juste remarque ! Cela colle en effet bien avec l’idée que je me fait du B2i … et de nombreux autres diplômes d’ailleurs LOL
La façon d’apprendre doit évoluer, la façon d’évaluer aussi !
J’utilise Vista, imposé sur ma machine à l’achat, et j’ai installé à côté Ubuntu Hardy Heron.
Pour tout ce qui est bureautique, Ubuntu et Open Office sont tout à fait performants et conviviaux.
Je suis encore contraint d’utiliser Vista car certains constructeurs de matériel ou de logiciels refusent encore et toujours de publier pour Linux.
Je suis d’accord sur le fait qu’on focalise sur M$.
Je pense que sous des aspects plus ouverts, Google poursuit des finalités identiques sauf que Google se positionne sur les données plus que sur les outils.
Pour l’instant, Google joue le rôle de la gratuité mais quand il aura acquis une position ultra dominante, en sera-t-il toujours ainsi ?
On revient sur le débat lancé par Florence ici.
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Gaël,
excellente liste que celle que tu proposes, elle résume plusieurs des choses contre lesquelles je m’élève avec d’autres depuis un moment. Je serai bref mais j’espère que cela contribuera à montrer que les « libristes » ont bien d’autres combats que le combat anti-Microsoft, même s’ils cèdent parfois à la facilité de s’élever d’abord contre cet éditeur…
1) Sésamath fait un travail fantastique de coopération autour de l’écriture de manuels libres. Et les éditeurs ne sont pas très contents. En tous cas ce projet et la communauté qui le mène à bien s’inspirent largement des principes du libre au niveau des licences, des outils, etc.
2) Lorsque la loi DADVSI n’était qu’à l’état de projet, les libristes ont été ceux qui se sont le plus mobilisé pour dénoncer les pratiques d’Apple (DRM, marché fermé, etc.), et ont bien montré que ces pratiques étaient cohérentes avec les intérêts des vendeurs de logiciels propriétaires. Même s’il est vrai que la communauté du libre est bizarrement plus tolérante à l’égard d’Apple qu’à l’égard de Microsoft, personne n’est dupe, et on a même un petit proverbe pour lutter contre l’Apple-mania: « Etre libre c’est cool, mais être cool ce n’est pas être libre. »
3) La voiture moderne et la vidange impossible: c’est intéressant, parce qu’une des métaphores favorites des libristes est celle de la voiture. « Que diriez-vous si votre constructeur vous obligeait à utiliser une marque d’essence plutôt qu’une autre? Que diriez-vous si votre constructeur ne vous donnait pas les clefs du coffre? » Ce que les libristes prenaient alors comme une hypothèse pour mieux faire comprendre les dangers des logiciels propriétaires devient réalité. Côté hardware il y a de forts liens entre la communauté du libre et celle des hackers de matériel, qui essaient de forcer les constructeurs à publier toutes les spécifications de leurs produits.
4) Au sujet de la concentration grandissante des FAI, les libristes sont les premiers auditeurs de cette conférence que je recommande à tout le monde: Minitel 2.0. Cela explique pourquoi il faut soutenir les FAI libres, et c’est passionnant.
5) Concernant les marques, je ne connais pas le sujet.
Personnellement, j’utilise le plus de logiciels libres possibles depuis 10 ans, et les compromis que je suis obligé de faire sont de moins en moins nombreux. Tout cela devient très accessible, c’est surtout une question de bonne volonté…
Google joue le jeu de la gratuité car il en retire des éléments qui sont ensuite monnayables, rien n’oblige en effet Google à laisser ces services gratuits. Cela fait cependant pleinement parti du succès et il n’est pas dit que les mêmes services proposés en mode payant aurait autant de succès. Notons d’ailleurs que les applications bureautiques de Google sont déjà proposées en mode payant pour les entreprises.
Je n’ai aucune crainte de ce coté là. Il s’agit d’un nouveau modèle économique bien connu dans le monde de l’Open Source. On donne gratuitement … mais si les utilisateurs en profitent pour faire du bénéfice on cherche à « partager le gâteau » !
Reste qu’avec les services gratuits, il faut bien faire attention aux conditions contractuelles qui sont proposées. D’ailleurs voici deux pages dont je vous recommande la lecture :
– Conditions d’utilisation de Facebook
– Un service gratuit disparaît …