par Isabelle Motte et Grégoire Vincke
Quel que soit le domaine d’application, choisir un logiciel adapté à ses besoins est de plus en plus difficile. A côté des produits propriétaires connus, ou reconnus, mais malheureusement souvent coûteux, il existe une multitude d’alternatives, allant des produits simplement gratuits (gratuiciels ou partagiciels) aux produits libres ou open source.
Dans ce billet, nous vous proposons de passer en revue les différents aspects à considérer pour opérer un choix logiciel judicieux dans le cadre d’un système éducatif. Nous mettrons en évidence les arguments qui peuvent vous inciter à utiliser des outils libres, mais aussi ceux qui peuvent vous décider à choisir des outils propriétaires.
Pourquoi ce billet ?
Pour comprendre les raisons qui nous ont poussés à écrire ce billet, il faut le remettre dans notre contexte. Nous sommes belges, et depuis presque un an la Communauté Française de Belgique, instance qui a l’éducation dans ses attributions, à lancé avec la Région Wallonne un plan d’informatisation des écoles francophones de notre plat pays. Le plan Cyber Classe prévoit de doter les école belges francophones d’un ordinateur pour 15 élèves. Les ordinateurs retenus seront tous équipés en double démarrage Windows-Linux ou Mac-Linux, et la suite bureautique de base sera OpenOffice.org. L’usage du logiciel libre à l’école est donc clairement recommandé par nos instances politiques.
Mais en Belgique le débat du libre dans l’éducation ne se limite plus au seul plan Cyber Classe. Les universités et hautes écoles se posent de plus en plus la question de l’intérêt de ces logiciels dans leur système de formation et/ou de recherche. Nombreuses sont les séances d’informations et les débats organisés dans ce sens (FUNDP – ULg).
Ce billet regroupe nos réflexions et arguments pour aider les enseignants à opérer un choix logiciel judicieux dans le cas où ils ne voudraient pas attendre l’application d’un plan tel que Cyber Classe ou un équivalent universitaire pour amorcer leur transition vers le libre.
Philosophie et droit
Selon la philosophie du logiciel libre, un logiciel ne devrait pas être considéré comme un bien (matériel) mais comme un savoir (immatériel), si possible construit et amélioré collectivement. Dans cette philosophie, un code informatique peut être comparé à une recette de cuisine : la recette décrit comment créer le plat, on la partage volontiers entre amis, chacun peut l’utiliser pour reproduire le plat chez soi, l’analyser pour en comprendre la logique, proposer des améliorations, et distribuer à ces amis une version remaniée ou améliorée.
Ces libertés d’utilisation, d’étude, de modification et de redistribution d’un logiciel sont les éléments fondamentaux caractérisant un logiciel Libre. Ces libertés sont en général spécifiées dans un contrat de licence, à l’instar de ce qui existe avec un logiciel propriétaire, sauf que ces licences libres sont permissives (elle vous donnent des droits) plutôt que restrictives (vous limitent dans vos droits) comme dans le cas des licences propriétaires. Mais dans les deux cas, il est très important de noter que l’usage des droits relatifs au logiciel est défini dans un contrat de licence, c’est à dire un document à force juridique. Exemple de licence libre, ou copyleft : la licence GPL. Il est intéressant de noter que le principe des licences libres n’est pas limité aux seul logiciels, mais qu’il peut être étendu à toute production personnelle. Un bel exemple avec les licences Creative Commons.
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Le C « inversé » est le symbole du copyleft, par opposition au copyright. Il n’est cependant pas reconnu comme symbole légal. |
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Le double C est le symbole des Creative Commons. |
Le droit d’adaptation du logiciel implique celui de disposer de son code source. Le code source des logiciels libres est donc disponible, généralement via internet, et leur développement est réalisé collaborativement : les améliorations proposées par chacun des contributeurs étant regroupées par l’équipe qui coordonne le projet. Cette esprit collaboratif s’étend également à la résolution des problèmes de chacun (développeur comme utilisateur), que ce soit via la rédaction d’une documentation (généralement au travers d’un wiki ) ou à la résolution de problèmes (au travers de forums de discussion ou la rédaction de billets dans des blogs).
Ethique et déontologie
L’enseignement doit garantir l’égalité des chances et contribuer à la lutte contre la fracture numérique. Il est donc essentiel de proposer aux élèves et aux étudiants des logiciels aussi peu coûteux que possible, et qui peuvent s’installer sur des ordinateurs aux performances moyennes. Mais l’enseignement doit aussi former des futurs professionnels, et à ce titre il vous sera parfois obligatoire d’utiliser des logiciels propriétaires considérés comme des standards dans leur domaine. Mais en dehors de ces particularités professionnelles, et si des alternatives libres existent, il nous paraît pertinent de les envisager avec les étudiants en montrant leurs forces et leurs faiblesses. Qui sait si demain ces outils ne seront pas plus performants que leurs homologues propriétaires, comme c’est déjà le cas dans certains secteurs ?
Ce qu’il ne faut surtout pas faire, c’est utiliser des logiciels sans respecter les contrats de licence ni les conditions d’utilisation. Le piratage de logiciels propriétaires, totalement illégal, est malheureusement fréquent à l’école comme ailleurs. Il serait donc scandaleux que l’école ou l’université légitime cette forme de vol au nom du sacro-saint droit au savoir et à la formation. Enfin, une institution éducative ne peut se permettre de participer au phénomène d’enfermement propriétaire, dénoncé sous une forme certes quelque peu provocatrice par Richard Stallman dans cette vidéo et cet article.
Fonctionnalités
Cela peut paraître élémentaire, mais le choix d’un logiciel doit reposer sur la liste des fonctionnalités réellement attendues, et non sur la liste des fonctionnalités possibles. Nous sommes toujours déconcertés par certains responsables informatiques qui opèrent des choix logiciels en fonction de la longueur de la liste de fonctionnalités : plus il y a de boutons, mieux c’est ! Avez-vous réellement besoin du dernier effet tourbillonnant dans vos diaporamas ? Au point de payer bien cher une licence alors que des solutions alternatives efficaces et gratuites existent, mais sans cet effet tourbillonnant inutile ? Les apprenants seront-il amenés à explorer l’essentiel des fonctionnalités du logiciel ou seront-ils déconcertés par la moitié des boutons qui ne seront jamais utilisés ?
L’essentiel des besoins informatiques des enseignants et apprenants peut aujourd’hui être rencontré avec des logiciels libres. Leur utilisation n’est ni plus facile, ni plus difficile que celle des logiciels propriétaires, mais si des habitudes existent déjà il faut parfois compter sur un temps d’adaptation pour maîtriser ces nouveaux outils, comme lors de tout changement technologique. Si vous souhaitez vous lancer, nous vous conseillons de procéder pas à pas, en remplaçant chaque année un outil propriétaire par un équivalent libre. En informatique comme en toute chose, rien ne sert de forcer, ni de courir. Il faut bien choisir, et partir a temps.
Stabilité
On entend souvent que les logiciels libres sont moins stables que leurs homologues propriétaires. D’autres prétendent le contraire. Alors, réalité ou légende urbaine ?
Ce qui est sur c’est que les logiciels libres héritent souvent de la réputation de stabilité de Linux, un système opérateur extrêmement stable. Mais il ne faut pas mélanger les deux, et qui dit logiciel libre ne dit pas forcément stabilité. La réalité est que cela dépend du logiciel, dans le cas des logiciel propriétaires comme dans le cas des logiciel libres.
Il est difficile d’établir une règle générale pour évaluer la stabilité d’un logiciel, mais nous prendrons quand même le risque de vous conseiller un critère indicatif qui est celui de la vigueur de la communauté qui l’entoure. Et quand nous parlons de communauté nous parlons aussi bien de développeurs que d’utilisateurs. Les logiciels les plus stables sont en effet généralement conçus selon des méthodes qui impliquent très fortement les utilisateurs dans le processus de conception, ce qui est souvent le cas des logiciel libres. Dans ce schéma de conception les utilisateurs sont invités à rapporter les bugs qu’ils rencontrent, ou à proposer des améliorations. Les développeurs étudient les demandes des utilisateurs, dressent la liste des corrections, améliorations et fonctionnalités qui méritent d’être apportées, et les codent en fonction. S’il bénéficie d’une bonne communauté de développeurs et d’utilisateurs le rythme d’évolution d’un logiciel, qu’il soit libre ou propriétaire, peu donc être très rapide et aboutir en peu de temps à un logiciel réellement stable. Mais ceci n’est pas une généralité et il existe des communauté de développement très fermées aux utilisateurs qui arrivent à produire des logiciels très stables, preuve étant faite que ce domaine n’est pas facile à évaluer.
Il n’en reste pas moins que pour nous le dynamisme de la communauté autour d’un logiciel (libre ou propriétaire) est un bon indicateur de sa qualité. Si plusieurs versions du logiciels sont diffusées sur l’année, si l’application est disponible pour plusieurs systèmes d’exploitation, si les utilisateurs obtiennent des réponses à leurs questions rapidement dans les forums, si la documentation associée est complète, traduite en plusieurs langues, … vous avez toutes les chances d’avoir trouvé un outil de qualité.
Pérennité
Quand vous opérez un choix logiciel, vous espérez qu’il reste valable un certain temps. Quand vous choisissez un outil propriétaire bien connu, vous pensez être assuré de sa pérennité. Pour les outils libres, cela semble moins évident de prime abord. Pourtant, l’ouverture du code source est une garantie de pérennité. Si l’outil est populaire, il se trouvera toujours bien quelqu’un pour poursuivre son développement. Dans le cas du logiciel propriétaire, si la firme fait faillite (et l’histoire ne cesse de nous démontrer que personne n’est à l’abri d’une telle éventualité, même les plus grand) ce « savoir » sera perdu. Par ailleurs, si la firme décide de changer de format, ou de ne plus soutenir un format antérieur, vos données sont perdues.
Contrairement aux logiciels propriétaires, la plupart des logiciels libres utilisent des formats de fichiers qui sont souvent communs et dont la structure est décrite : les formats ouverts. Exemples de formats ouverts : .odt pour les éditeurs de textes (contre-exemple propriétaire : .doc de MS Word), .png pour les images (contre-exemple propriétaire : .jpg), .ogg pour le son (contre-exemple propriétaire : .mp3), etc.
L’utilisation de formats ouverts vous apporte la sécurité en terme de pérennité de vos données, car même si votre logiciel libre préféré disparaît, les fichiers seront toujours utilisables et éditables par d’autres logiciels, qu’ils soient libres ou non.
Économie
L’aspect financier influencera évidemment votre choix. La plupart des éditeurs de logiciels payants réservent aux acteurs de l’enseignement (enseignants, étudiants) des solutions tarifaires préférentielles vraiment intéressantes. Mais certains établissements ont tellement peu de moyens qu’il est impensable pour eux d’acheter des logiciels, même à ces tarifs avantageux. L’étude de marché portera alors uniquement sur des logiciels gratuits. Sur le marché des logiciels gratuits, les logiciels libres sont à privilégier. En effet, de nombreux logiciels propriétaires gratuits (gratuiciels ou partagiciels) sont souvent des outils proposés en test aux utilisateurs. Si le produit marche, il risque fort de devenir payant, sinon de disparaître.
Si des moyens sont disponibles pour un achat de logiciel, il est intéressant de poser une limite maximum. Vous éviterez ainsi de tester inutilement les outils qui sont hors de vos moyens.
Attention. Même s’il peut ne rien coûter, l’adoption d’un logiciel libre au niveau institutionnel a souvent un coût : celui de son apprentissage, et de l’adaptation des moeurs à son égard. Il s’agit cependant d’un coût ponctuel, qui sera d’autant plus faible que cette transition est prévue, expliquée, et accompagnée par des formations initiales.
Un choix logiciel dans une institution éducative doit aussi se penser en terme de coût pour les apprenants. De même que le prix du matériel scolaire est chaque année source de débat, il est du devoir des institutions éducatives de prendre en compte les éventuelles répercussions sur les budgets domestiques d’un choix technologique imposé dans un parcours de formation. Est-il normal de « forcer » les ménages à acheter du matériel plus performant, ou des logiciels propriétaires dernier cri (fut-ce à des prix avantageux), pour suivre le rythme technologique imposé par l’école, lorsque des solutions alternatives existent ?
Service
Certains choix logiciels supposent aussi des services associés. En matière de logiciels propriétaires, de nombreuses firmes accréditées se sont développées. En matière de logiciels libres, en dehors de quelques exceptions, le marché est encore en construction. Lorsqu’il existe, le tissu professionnel local en matière de conseils et d’encadrement relatifs aux logiciel libres n’est malheureusement pas encore aussi diversifié qu’il ne l’est pour le logiciel propriétaire. Nous espérons que les jeunes informaticiens sauront saisir la réelle opportunité qui se présente à eux, car ce secteur d’activité représente une belle opportunité de développement économique local.
Portabilité
Dans certains cas, le logiciel choisi doit être utilisé sur des ordinateurs de différents types ou de différentes générations. Soit parce que l’institution tiens compte du parc informatique des apprenants, soit parce qu’elle possède
elle-même un parc informatique disparate. Tous les logiciels ne permettent pas ce tour de force. Si votre parc informatique est hétérogène, pensez à relever les différentes configurations qui devront être supportées, et préférez les logiciels portables.
Les logiciels libres les plus populaires tournent sur tous les systèmes d’exploitation . Nous relevons tous les jours le défi de sensibiliser des professeurs et étudiants aux logiciels libres dans un pool équipé de Mac, alors qu’ils utilisent Windows chez eux et que nous utilisons nous-même Linux! Cette souplesse est très (trop) rarement de mise avec leurs homologues propriétaires …
Sécurité
Pour certains besoins informatiques, l’aspect sécurité a une énorme importance. Sachez alors que les outils libres se distinguent en la matière. Puisque leur code source est accessible, vous avez la garantie qu’aucune faille, qu’aucun logiciel espion ne s’y est glissé. Notez quand même que certains logiciels propriétaires permettent aujourd’hui l’accès à leurs sources (sans pour autant permettre la modification du code). De cette manière, ils donnent une meilleure mesure de leur niveau de sécurité. Mais ils restent malheureusement extrêmement rares, surtout parmi les outils gratuits.
Conclusion
Alors finalement, faut-il privilégier les logiciels libres dans l’enseignement ? Les arguments éthiques et philosophiques pèsent lourd dans la balance à nos yeux. L’essentiel, à notre avis, est de retenir qu’aujourd’hui ils ont atteint un niveau et une diversité qui fait qu’ils ne peuvent être ignorés à l’heure des choix stratégiques, et que leurs avantages ne doivent plus être utilisés que comme moyen de chantage. Lorsqu’il sont pris en considération dans les analyses, il arrive de plus en plus qu’ils sortent dans le peloton de tête, même lorsque l’argument économique a peu d’influence. Mais au final, c’est à vous de choisir. Nous espérons qu’après avoir lut ce billet, ce sera en connaissance de cause 😉
Liens conseillés
Exemples de logiciels libres utilisables en éducation :
Suite bureautique complète : OpenOffice.org
Navigateur internet : Firefox
Gestionnaire d’emails : Thunderbird
Traitement d’images matricielles (photos) : The Gimp
Traitement d’images vectorielles : Inkscape
Astronomie : Celestia, Stellarium
Géométrie et algèbre : Geogebra
Compilations, distributions, et sites de renseignements :
Un CD avec les logiciels libres indispensables pour l’éducation : OpenEducationDisc
Le libre à 100% : quelques distributions de Linux dédié à l’éducation de niveau primaire : edubuntu, AbulEdu
Ou trouver le logiciel libre qui vous manque ? Sur Framasoft! Les logiciels libres y sont détaillés par finalités, et décris par les utilisateurs eux-mêmes.
Annuaire des logiciels libres éducatifs : http://www.education.free.fr/
Logiciel libre et éducation :
Quand le Royaume-Uni montre le chemin…
Les écoles de la Communauté Française de Belgique passent au Libre
52 millions d’enfants brésiliens apprendront via Linux
Audit des TICE dans l’Education Nationale
En anglais : China takes lead in Linux education
Monde associatif
L’action en europe francophone : APRIL – Actions autour du logiciel libre dans le domaine de l’éducation
MILLE : Modèle d’Infrastructure de Logiciel Libre en Éducation
Le logiciel libre en vidéo
Le logiciel libre expliqué en 3 minutes par Damien Van Achter, responsable multimédia de la RTBF, dans l’émission Au quotidien (3min41sec).
Le logiciel libre expliqué en 3 minutes par Frédéric Couchet, délégué général de l’APRIL (2min55sec).
Le logiciel libre par François Huot (1h26min)
10 Replies to “Pourquoi privilégier les logiciels libres en éducation?”
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Il manque vraiment un outil d’édition collaborative …
N’est ce pas une composante importante du web 2.0 ? 😉
Nous espérons que ce texte apportera un éclairage à tous ceux qui doivent opérer un choix logiciel pour l’éducation.
Bonne lecture à tous.
Isabelle
@Isabelle
Pour trouver des logiciels d’édition collaborative, procéder en 2 étapes :
1- trouver quel type de logiciel permet de faire de l’édition collaborative. Réponse (non exclusive) : les wikis.
2- trouver des wikis sous licence logicielle libre. Réponse : des dizaines, voir notamment : http://www.benh.org/techblog/2007/08/top-5-open-source-wiki-engines/ (le moteur de Wikipedia, Mediawiki étant sans doute le plus connu)
Drôle d’idée, cet article, d’autant qu’il comporte pas mal d’inexactitudes, d’approximations… Bref, à boire et à manger. Utiliser un wiki aurait sans doute été plus utile pour construire une brique de savoir de manière collaborative mais est-ce utile de réécrire la 1001e présentation des logiciels libres ?
En tout cas, une des erreurs est de mélanger Creative Commons au logiciel libre puisque cette initiative n’est pas du logiciel et ne tire pas les leçons de 20 ans de logiciel libre. Seules 2 licences CreativeCommons (parmi 6) sont libres : BY et BY-SA. Les autres sont de la libre diffusion (équivalent du shareware et du freeware du monde logiciel, anecdotes de l’histoire du logiciel que le logiciel libre a relégué pas loin des oubliettes).
Et, pour mémoire, les libertés du logiciel libre sont : utilisation, étude, modification et redistribution.
Bon, une liste rapide des erreurs :
* Philosophie et droit : libertés du logiciel libre + parler de Creative Commons comme un licence alors qu’il s’agit de 6 licences + le logiciel libre est développé collaborativement (il est aussi souvent réalisé seul, c’est ça la liberté)
* éthique et déontologie : la formulation laisse entendre que le logiciel libre est hors de la sphère professionnelle, ce qui est faux depuis 1995 (au moins) + Qui sait si demain ces outils ne seront pas plus performants que leurs homologues propriétaires ? (Apache tourne sur les 2 tiers des serveurs web de la planête, Bind pour les DNS est leader depuis 15 ans, Linux héberge sans doute plus de sites web que Windows…) + utiliser des logiciels propriétaires sans respecter les contrats de licence (et les logiciels libres, ne faut-il pas en respecter les licences ?) + efficaces et gratuites (le logiciel libre ne garantit jamais l’efficacité ni la gratuité, c’est parfois un corrélaire de la liberté)
* Stabilité : Les logiciels libres sont conçus selon des méthodes agiles (depuis quand ? Rien ne le prouve, j’ai des contre-exemples en pagaille. Et les logiciels non libres le sont parfois. Attention aux formules à l’emporte-pièces)
* Pérennité : vous parlez de formats ouverts, ce qui est un sujet intéressant, mais relativement orthogonal, c’est à dire que tous les cas existent : logiciels libres utilisant des formats ouverts ou fermés, mais également logiciels porpriétaire utilisant des logiciels ouvert ou fermés. J’ai écrit à ce sujet en 2002 : http://www.libroscope.org/1-Standards-ouverts-2-Logiciels et http://www.libroscope.org/A-qui-appartiennent-vos-donnees
* Economie : vous sousentendez qu’un logiciel libre est toujours gratuit, alors que rien dans la licence ne le garantit. Certains logiciel libres ne sont pas gratuits ! Vous parlez d’économie zn abordant sans le nommer la notion de TCO (Total Cost of Ownership), il existe depuis 10 ans des études à ce sujet, autant les citer… Vous sousentendez aussi que les logiciels libres sotn destinés aux machines peu puissantes, ce qui n’est pas le cas de beaucoup d’entre eux qui sont tout aussi gourmands en ressources que leur homologues propriétaires, hélas ! (même moi qui tourne exclusivement sous Linux depuis 1995, je dois changer de machine…)
* Service : l’offre en terme de services autour du logiciel libre est assez diversifiée, sans doute autant que pour le logiciel propriétaire, mais les canaux de communication sont différents, les affiches moins grandes, les encarts moins visibles dans les magazines que vous consultez. Ayant travaillé dans une SSII faisant du service autour du logiciel libre pendant 5 ans, j’ai vu la création d’une grande quantité de sociétés autour du logiciel libre, à tel point qu’il existe à présent une Fédération Nationale de l’Industrie du Logiciel Libre (http://www.fnill.org)… La pub dans 01Informatique coûte cher !
Bon, n’ayez pas l’impression que je m’acharne, mais il ne faudrait pas que des lecteur de ce billet le prennent au pied de la lettre…
@Raphael : Merci pour ton commentaire, mais en fait le commentaire d’Isabelle concernait ning et non pas les solutions collaboratives libres, qui sont effectivement très nombreuses, et dépassent les wikis. Citons par exemple un petit logiciel comme Gobby par exemple…
Ici nous déplorons un problème communs des blogs : impossible de rédiger (et donc d’attribuer) un billet à plusieurs auteurs. Ici le billet m’est attribué alors que comme bien souvent nous l’avons rédigé à deux. Il n’apparaitra donc pas dans la liste des billets d’Isabelle, ce qui est quelque part injuste.
@ Raphael : Merci pour tous ces commentaires critiques. Je comprend et je partage tous tes arguments. J’ai légèrement remanié le texte afin de prendre en compte la plupart d’entre eux. J’ai laissé telles quelles les parties qui émanent de notre vécu, et de notre expérience. Merci en tout cas pour cette lecture assidue.
D’accord avec Raphaël, il s’agit ici d’un sacré cocktail d’informations ! Quand un prof de langues choisis un texte pour ces élèves, devrai t il choisir uniquement des textes tombés dans le domaine public ?
La conclusion de cet article n’est certainement pas fausse, mais devrai t on pas avoir des considérations plus proche de l’intérêt des apprenants lorsque l’on évoque les outils que l’on va leur imposer … Euh pardon : mettre à leur disposition ?
@Olivier : Attention à ne pas confondre les outils (les logiciels, libres ou non) avec les ressources (un texte de français, un manuel scolaire, une vidéo à projeter en classe). De plus, être dans le domaine public n’a rien à voir avec être publié sous licence libre. C’est un statut juridique encore différent, qui, si je ne m’abuse, dépend d’un pays à l’autre.
Si de nombreuses alternatives aux logiciel propriétaires existent sous licence libre, rares sont encore les ressources de référence qui sont publiées sous ce type de licence. Mais s’il en existait, ET si elles étaient reconnues en terme de qualité par les responsables de programmes scolaires, oui nous les conseillerions 😉
Revenons à l’objet de notre intérêt : les logiciels: sur le plan logiciel un professeur ou un directeur d’école peut prendre la décision qu’il veut tant que ce choix reste légal, et qu’il respecte les conditions d’usages. Il peut très bien décider de travailler uniquement avec des solutions propriétaires, tant qu’il paye ses licences, et qu’il fournis à ses élèves les moyens de le suivre dans cette direction. Mais ce qui nous révolte c’est de constater dans le milieu scolaire et universitaire des pratiques de piratage de logiciels soit disant par manque de moyen, ou qu’on justifie l’absence d’informatique à l’école par le coût des logiciels, alors que des alternatives libres existent bien souvent. Si un professeur donne des copies piratées de logiciels à ses élèves, comment espérer que ceux-ci aient encore une attitude citoyenne à ce propos ?
Quant à nos considérations, je pense qu’elles sont tout aussi proches des intérêts des apprenants que de ceux des enseignants. Nous le voyons à chacun de nos ateliers, formations, etc. Quand des étudiants universitaires (ou des parents d’élèves à l’école car c’est eux qui payent) se rendent compte qu’ils peuvent travailler de manière très efficace gratuitement avec OpenOffice et Gimp pour ne prendre que ces deux exemples, au lieu de débourser plus de 100 euros pour Office et Photoshop en version éducation, je pense qu’ils ont de bonnes raisons de penser que leurs intérêts sont pris en compte, surtout actuellement.
La Communauté Française de Belgique semble le penser aussi, car elle a décidé qu’OpenOffice serait dorénavant la suite bureautique de référence, même si elle laisse le choix aux écoles d’en utiliser une autre, ce qui est un bel exemple de tolérance des besoins et désirs de chacun ;-). L’histoire nous dira si cela a été ou non un bon choix.
Bonjour,
En février 2009 l’université de Namur a organisé une demi-journée de conférence débat sur les logiciels libres, sous le titre « Les enjeux des logiciels libres pour l’université« . A la suite de cette conférence débat le SAVE (Service de l’Audio-Visuel et de l’Electronique) a décidé de consacrer l’émission Campus du mois de Mai 2009 aux logiciels libres.
Un exemplaire streamable en RealPlayer est disponible sur le site du SAVE.
Un exemplaire streamable en Flash est disponible sur Spiral.
Cette émission représente un double intérêt : non seulement elle fait la synthèse de tout ce qui a été abordé lors de cette demi-journée, en interviewant la plupart des orateurs, mais aussi car dans la seconde partie elle nous illustre un exemple d’Open Source non informatique. Le LabSeTi a en effet dernièrement publié un modèle de recherche biologique en Open Source. Le début d’une grande série ?
Pour être totalement honnête, il faut ajouter que plusieurs fournisseurs de logiciels professionnels proposent des arrangements tarifaires défiant toute concurrence pour le monde de l’éducation. Il ne faut pas l’oublier non plus au moment du choix …
@Jacques BUBOIS : en effet, merci pour la remarque. Elle est effectivement judicieuse, et j’ai modifié le texte en fonction.