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S’équiper d’un TBI permet-il à une classe d’être plus efficace ? L’effort financier n’est-il pas trop fort pour permettre une rentabilisation rapide des équipements ? Nous avons parlé des TBI à plusieurs reprises sur Apprendre2.0 et avons ainsi une petite idée de ce que cela peut apporter à une école, et plus généralement à un groupe de travail.

Un article québécois (une ombre au tableau blanc) aborde le sujet sur le ton du scandale … il est vrai que l’investissement dont il est question sent la magouille financière plus que l’avancé pédagogique 🙁

L’article met en avant qu’aucune étude indépendante n’a été réalisée pour justifier de l’intérêt pédagogique des TBI … les seules études existantes semblent avoir été commandés par les fournisseurs de TBI et ne sont donc pas fiables. Un collectif tel que le notre aurai pu essayer de s’exprimer sur le sujet pour essayer de déterminer le juste intérêt des TBI et rassembler des témoignages … mais je doute que les participations soient ici suffisantes. Il faudra donc certainement attendre une étude officielle pour avoir un vrai argumentaire !

Pour ma part, je trouve étonnant que l’on aborde toujours le sujet du TBI en terme « d’avantages pour l’élève » et jamais en considérant ce qu’il permet de changer en terme de création, de maintenance et de partage des contenus pédagogiques. Si l’efficacité pédagogique se calcule en fonction des résultats des élèves, la rentabilité pédagogique doit elle prendre en considération le coût de production et de maintenance du dispositif dans sa globalité … et non seulement les résultats.

Toute personne ayant travaillé un petit peu dans le contexte sait bien cela … et ce n’est pas la première fois que je me demande si les personnes qui parlent publiquement de elearning sont aussi celles qui pratiquent et ont découvert cette méthode d’enseignement ? Et vous, avez-vous encore un petit peu confiance dans les articles de presse que vous lisez ?

6 Replies to “L’intérêt des Tableaux Blanc Numériques remis en cause

  1. Bonjour,

    Je tiens à vous remercier pour avoir soulevé le sujet des TBI.

    Depuis presque quatre ans, je ne cesse de constater que les écoles privées font une compétition pour l’acquisition des TBI. Cette pratique ne passait pas inaperçue, elle faisait «la une» de tous les prospectus et supports publicitaires et même présentations de cet équipement magique aux parents des candidats potentiels.

    L’établissement qui s’équipe des TBI fait augmenter ses tarifs de scolarité par un minimum au 1/3.

    Actuellement, même certains établissements publics font recours à cette solution magique, bien sûr pour échapper aux critiques et se mettre au niveau, à l’instar des autres institutions, par ce progrès technologique.

    Personnellement, je peux comprendre les écoles privées pour leur souci commercial, mais je n’arrive pas à comprendre les écoles et institutions publiques qui recourent à l’acquisition et la mise en place des TBI sans jamais mener des recherches sur la rentabilité, l’utilisation rationnelle et autres. Ce qui agace, c’est que plusieurs présentement cette nouvelle acquisition comme la solution de la qualité totale de l’enseignement ou de la formation. Ils font bien la voix du vendeur des TBI et non du pédagogue.

    Personnellement, je n’étais jamais contre tout ce qui pourrait faciliter la tâche aux enseignants ou formateurs, mais que l’usage de n’importe quel outil didactique ou interface ne doit être exagéré. Ce genre d’outil doit être utilisé d’une façon très rationnelle et pédagogique de sorte à ne pas effacer ou limiter le rôle de l’enseignant. Le fait de présenter progressivement une carte, n’est pas le même quand on colle directement un dessin, schéma ou carte sans y participer.

    À mon sens , les TBI doivent venir en aide si le contenu (base de données) est fait d’une manière bien pédagogique qui se construit au fur et mesure avec les apprenants et non le prêt-à-porter.

  2. Pour alimenter votre point de vue, un autre petit article avec des commentaires des plus intéressants…Le TBI en France, comme le dit très bien Med Zmaimita, reste un sujet purement commercial, faute de vrais pédagogues (marre des commerciaux !!) aux postes de responsabilités qui ne semblent pas avoir compris qu’un TBI sans plan de formation réalisé par des pédagogues (et non pas des commerciaux) restera un vulgaire tableau blanc « classique », ce qui dénaturera son vrai potentiel pédagogique et interactif …

  3. TBI, TBN : L’intérêt économique l’emporte sur l’intérêt pédagogique. C’est en tout cas le point de vue largement exprimé par les pédagogues !

    Et pourtant, l’intérêt de ce type d’outil est pédagogiquement fort, que ce soit en terme de maintenance/partage du contenu, en terme d’interaction possibles et en terme d’adaptation au contexte particulier des apprenants 🙂

    Pour le moment, les expériences réussies semblent rares … pour ma part, je n’ai eu connaissance que d’une seule expérience où le TBI fut une vraie réussite : le cas de cours à un public mal voyant (le TBI étant alors complété par un écran individuel permettant à chacun d’adapter la taille de la police de caractère et le contraste).

  4. FORMATION : avant tout, c’est à la formation des enseignants qu’il faut procéder pour leur permettre d’intégrer ces outils interactifs dans leur démarche pédagogique.

    Parmi nos clients, plusieurs communes sont prêtes à investir pour équiper les écoles dont elles ont la charge. Mais avant cela, ces collectivités veulent être certaines que ces nouveaux équipements seront utilisés, et si oui, autrement que pour leur fonction de «super» vidéoprojecteur.

    Questionnés sur leur motivation , les enseignants -et leurs élèves- confirment qu’ils le sont. Pour ceux qui disposent d’un équipement, les fonctionnalités paraissent relativement aisées à s’approprier. En revanche, c’est plus compliqué de rentrer dans la conception d’activités pédagogiques. En effet, si plusieurs constructeurs proposent des activités -certes très bien faites-, les enseignants veulent pouvoir personnaliser leurs cours interactifs. Ils peuvent trouver des fiches -souvent très complètes- pour les aider à réaliser leurs propres séquences ; pour ne citer qu’un exemple français : la collection des MédiaFICHES de l’Académie de Créteil (http://mediafiches.ac-creteil.fr/).

    Cela requiert, néanmoins, un investissement lourd de leur part, d’autant plus s’ils ne sont pas accompagnés dans cette démarche. Quand ils le sont, notamment avec l’aide des animateurs TICE, c’est trop ponctuel. Seul un accompagnement sur la durée et renouvelé chaque année
    peut s’avérer efficace.

    Une solution serait-elle de plus solliciter les fournisseurs de TNI pour qu’ils participent -de façon encadrée- à la formation des enseignants ; pendant le déroulement de leur propre formation et quand ils sont en poste ?

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