Acquérir un vidéoprojecteur pour une école …
9 novembre 2011 dans Eduquer/Enseigner
7 commentaires »
Pourquoi acquérir un vidéoprojecteur ?
L’acquisition d’un vidéoprojecteur constitue un bel apport pour un établissement scolaire. La projection de vidéos, d’animations, … peut largement contribuer à la qualité de l’enseignement.
Tout d’abord, le visionnage des DVD est amélioré : avec un espace de projection pouvant aller jusqu’à plusieurs mètres et ne nécessitant qu’un mur blanc, on gagne en mobilité et en qualité.
Ensuite, de nombreuses vidéos et animations pédagogiques existent déjà sur le web et peuvent être exploitées en classe (la fabrication du miel, l’éruption d’un volcan, la digestion chez la vache, des dessins animés dans une autre langue, …) . En Belgique, par exemple, les enseignants peuvent partager leurs ressources pédagogiques du le site enseignons.be. Côté juridique, sachez que tout support protégé par le droit d’auteur peut être utilisées dans le cadre d’une activité d’enseignement sans l’accord de son auteur, à condition de citer explicitement les sources et de ne pas se lancer dans des copies intégrales ou à grande échelle.
Les plus motivés pourront même aller jusqu’à se lancer dans la conception de films ou d’animations. Comme ils ont conçu pendant des années des supports d’apprentissage didactiques matériels (en papier, en carton, en bois …), ils réaliseront de petites animations ou de petits montages photos pour expliquer des mécanismes pas à pas (l’évolution d’un paysage au fil des saisons, l’addition et les regroupements par entités de 5, des règles de grammaire complexes, la respiration, la photosynthèse, …). Le simple outil de création de diaporama Microsoft Powerpoint et le petit logiciel de montage vidéo Windows Movie Maker peuvent devenir de véritables couteaux suisses de l’animation pédagogique pour qui sait s’y prendre … Même si la réalisation de ces nouveaux supports prend du temps, les efforts sont bien récompensés car les supports numériques ne souffrent pas de l’usure du temps. Au fil des années, une médiathèque pédagogique ne fait que s’enrichir.
Maintenant que vous rêvez d’acquérir un vidéoprojecteur, vous vous trouvez perplexe face aux divers modèles proposés …
Comment choisir un vidéoprojecteur ?
Dans la plupart des écoles, les contraintes d’utilisation sont les suivantes :
- Cet outil sera partagé entre les enseignants et exploité dans diverses classes, mais aussi à l’occasion des spectacles scolaires ou des soupers pour projeter des photos ou vidéos des activités scolaires;
- L’utilisation privilégiée sera dans la classe, un espace restreint offrant parfois peu de recul et, pour des raisons pratiques, on évitera que des câbles traversent les bancs;
- L’appareil devra être fonctionnel sans demander une occultation totale mais seulement une protection du rayonnement direct du soleil (avec des simples tentures).
Voici la description des différents paramètres techniques à prendre en compte pour opérer un choix éclairé :
- la résolution : elle explicite la longueur et la hauteur des images projetées en pixels; plus ces chiffres sont grands, plus les images projetées resteront nettes, même lors d’une projection de grande taille; actuellement, les résolutions raisonnables se situent autour de 1024×768 ou 1280×800, selon le format d’image;
- le format d’image : comme pour les écrans actuels, vous devrez choisir entre le format 4:3 ou 16:9, plutôt adaptés pour la projections de films et le format 16:10, mieux adapté à la projection d’images informatiques; sachez toutefois qu’il n’y a aucune incompatibilité technique à visionner un film avec un projecteur au format d’image 16:10, il affichera simplement des bandes noires sur le haut et le bas de l’écran, comme lorsqu’on visionne un DVD récent sur une télé à écran « étroit »;
- la luminosité : cette variable oscille entre 2000 et 3000 lumens; plus le chiffre est élevé, plus l’image reste nette en cas de projection en plein jour ou en cas de projection de grande taille; si on veut éviter d’occulter les classes, il faudra s’orienter vers les appareils plus chers avec une luminosité autour de 2800 lumens;
- le contraste : les taux de contraste influencent directement la qualité de l’image projetée; plus le rapport est élevé, plus l’image restera nette lors de projections de grande taille; s’il est important de pouvoir projeter des images nettes et de grande taille (par exemple lors des soupers), vous préférerez donc un taux de contraste de 3000:1 à celui de 2000:1;
- les ratios de projection : sans doute la variable la moins évidente à comprendre et pourtant bien importante !
Pour l’expliquer simplement, disons que cette variable explicite l’éventail des effets d’élargissement/rétrécissement possibles sur les images projetées. Prenons le cas de la projection dans une classe : si on veut éviter que des câbles sillonnent les bancs, il faudra pouvoir placer le projecteur sur le bureau du professeur, disons à environ 2m de la zone de projection. Selon les ratios de projection, l’image projetée à cette distance sera plus ou moins grande :
– 1,48-1,77 : l’image aura une largeur allant de 1,13m (2m/1,77) à 1,35m (2m/1,48);
– 1,30-1,56 : l’image aura une largeur allant de 1,28m (2m/1,56) à 1,54m (2m/1,30);
– 1,38-2,24 : l’image aura une largeur allant de 0,89m (2m/2,24) à 1,45m (2m/1,38);
Dans le cas d’une utilisation en classe, nous recherchons un effet d’élargissement aussi grand que possible et nous privilégierons donc une petite valeur pour le premier chiffre du ratio de projection. Disposer d’une grande valeur pour le second chiffre serait sans doute intéressant lors du choix d’un appareil à positionner plutôt loin de l’écran et permettant l’affichage d’une image plutôt petite. C’est l’effet de rétrécissement qui est alors essentiel. Notez que lors de l’acquisition d’un appareil destiné à être fixé au plafond, ce petit calcul est indispensable pour éviter toute surprise dans la taille de l’image projetée. - les connexions supportées en entrée : les vidéoprojecteurs peuvent par défaut afficher des images provenant d’ordinateurs, via un simple câble USB, mais nous attirons votre attention sur le fait que la connectique « HDMI » permet de projeter des contenus de haute définition, qui sont peut-être encore rare aujourd’hui, mais qui devraient se généraliser à l’avenir; comme vous espérez garder votre projecteur plusieurs années, ne vous privez pas de ce petit luxe !
- la puissance des haut-parleurs intégrés : pour votre facilité, les projecteurs actuels disposent de haut-parleurs intégrés; cela évite d’avoir à promener ses baffles pour montrer en classe la vidéo d’un volcan en éruption avec le son; les premiers modèles de vidéoprojecteurs intègrent aujourd’hui des baffles d’une puissance de 1W, ce qui est largement suffisant pour une utilisation en classe; pour les soupers, si vous souhaitez présenter un montage vidéo avec du son dans une grande salle, prévoyez une bonne paire de baffles à relier directement à l’ordinateur, ceux de la sono peuvent très bien faire l’affaire !
- la durée de vie de la lampe : ce paramètre est loin de constituer un détail quand on sait qu’une ampoule coûte quelques centaines d’euros ! Lorsque vous commandez votre projecteur renseignez-vous sur les prix des ampoules de rechange et sur le délai de livraison; en estimant votre consommation annuelle de l’appareil, vous pourrez commander l’ampoule à temps et éviter de vous retrouver sans projecteur le jour du souper …
- le poids : le poids de l’appareil n’est plus un critère déterminant car actuellement, tous les appareils mobiles font moins de 5kg;
- les accessoires : le câblage de base est en général compris dans le pack fourni mais vérifiez que vous disposez d’une bonne housse de protection; vous pouvez par exemple aussi acheter un écran de projection mobile adapté à votre format d’image et correspondant à la taille courante de vos projections (relisez alors le paragraphe sur les ratios de projection !);
- le service après-vente : avant d’acheter, renseignez-vous aussi sur la qualité du service après-vente; il vaut peut-être mieux payer un peu plus cher et disposer d’une garantie plus importante sur le matériel et sur la lampe, d’un délai de réparation court et d’un réparateur proche pour limiter les frais de déplacement;
Pour garantir une longue durée de vie à votre appareil, ne manquez pas de réaliser un petit mode d’emploi rapide pour tous ses utilisateurs. De nombreux manuels disponibles sur le web peuvent vous inspirez. Selon les ordinateurs, vous devrez peut-être allumer les appareils dans un ordre donné (par exemple, le projecteur puis l’ordinateur) pour que le couplage soit effectif. Veillez à souligner l’importance de manipuler cet appareil avec délicatesse et de bien effectuer la procédure d’arrêt de l’appareil qui suppose de ne pas enlever la prise avant d’avoir appuyer sur le bouton d’extinction (très important pour préserver la lampe).
Commentaires et ressources associées bienvenus !
Merci pour cet article détaillé 🙂
Pensez-vous qu’un vidéo-projecteur soit suffisant ? Plusieurs discussions sur ce réseau on évoqué les TBI comme étant l’avenir du vidéo-projecteur et pouvant potentiellement les remplacer … quel est votre avis sur ce sujet ?
Bonjour,
Je m’attendais à ce commentaire …
Je suis tout-à-fait d’accord avec vous, le TBI est certainement une progression de l’usage du vidéoprojecteur.
Mais lorsqu’on s’adresse à un public d’enseignants qui n’a pas une bonne maîtrise des technologies, il faut procéder pas à pas. Aujourd’hui, le vidéoprojecteur, demain le TBI.
Pour un enseignant (ou une direction) qui n’a jamais utilisé de vidéoprojecteur, il est très difficile d’envisager les usages pédagogiques du TBI.
D’autres raisons pratiques peuvent aussi justifier le fait que j’ai envie de dissocier complètement l’achat d’un vidéoprojecteur et l’achat d’un TBI :
– il n’y a pas de raison technique justifiant un achat groupé du TBI en même temps que le vidéoprojecteur; les contraintes techniques sur les TBI mobiles sont bien plus liées aux choix de l’ordinateur connecté qu’au choix du vidéoprojecteur;
– je trouve que les outils de TBI sont encore en développement; leur configuration demande parfois un niveau de maîtrise technique de l’ordinateur élevé, ce qui peut causer plus de craintes que d’enthousiasme; mais cela ne doit pas empêcher les motivés de se lancer dans l’aventure !
– il est appréciable que les dépenses soient fractionnée.
Notez que dans ma réponse, je reste dans la perspective de l’acquisition d’un matériel mobile partagé entre plusieurs enseignants. Dans une logique d’installation d’un matériel fixe, j’envisagerais le TBI fixe avec un vrai écran comme une possibilité. Mais le matériel mobile profite à tous (imaginez-vous une classe de maternelle dans une salle multimédia ?) et dans divers contextes (soupers, classes vertes, …).
C’est l’usage qui justifie le choix de l’outil …
Isabelle
Article très intéressant surtout pour les enseignants novices de la technologie nouvelle, la compréhension de ces détails techniques est très importante si on veut maintenir la machine en bon état..Je suis curieuse pour le TBI, d’après ce que j’ai compris en fouillant sur le site, ce matériel ne va donc pas changer la fonction de la vidéoprojecteur mais ajoute un plus sur la présentation de ce qu’on présente sur un tableau blanc avec la vidéoprojecteur ? Quelqu’un peut vérifier si j’ai bien compris?
Bonjour et bienvenue parmi nous Harimanda 🙂
Un vidéo-projecteur permet de projeter des transparents, un TBI permet de projeter l’écran de son ordinateur et de manipuler son ordinateur depuis l’image projetée.
Il existe des vidéo projecteur qui permette de projeter son ordinateur sur un mur … mais ils ne permettent pas de manipuler l’ordinateur en « cliquant » sur le mur. Les TBI offrent cette possibilité.
La différence majeure en terme d’utilisation me semble donc de pouvoir modifier facilement et en temps réel ce que l’on est en train de projeter, que ce soit en manipulant son ordinateur ou en manipulant l’image projetée. C’est donc en terme d’interaction que l’on y gagne 🙂
Mais je tiens à souligner un autre avantage, indirectement lié à l’utilisation des TBI : le passage à l’électronique. Les avantages offerts par l’utilisation d’un TBI reposent aussi sur le fait que les enseignants vont devoir manipuler des documents électroniques et non des documents papiers.
Voici quelques avantages qui ressortent du passage au support électronique :
Le fait de pouvoir partager son contenu pédagogique « après la classe » avec les élèves
: le support électronique permet en effet une diffusion plus simple,
plus rapide et plus économique. Cela nécessite bien sur que le public
soit équipé et compétent en informatique.
Le fait de pouvoir partager son contenu pédagogique avec d’autres pédagogue : là encore le support électronique permet de partager plus facilement son travail : il suffit de l’envoyer par mail et nospairs peuvent utiliser nos supports pendant leurs propres cours
Le fait de pouvoir créer son contenu pédagogique de manière collaborative
: cela repousse les limites de la collaboration entre pédagogue. Partager ses supports avec ces pairs est une première étape. La seconde est de créer et maintenir son contenu de manière collaborative.
Ma vision est théorique, car je n’utilise pas de TBI lors de l’animation de mes formations. Ce commentaire mériterai donc d’être complété par ceux qui pratiquent le TBI au quotidien 🙂
Je ne comprends pas très bien ton intervention Olivier.
Un vidéo-projecteur est un appareil qui permet de projeter des vidéos, émanant d’un ordinateur, d’un caméscope, de faire défiler des photos depuis un appereil photo. L’appareil qui ne permet que de projeter des transparents est un rétroprojecteur.
Tous les arguments que tu cites comme avantages du passage à l’électronique avec un TBI sont donc déjà vrais pour un vidéo-projecteur. Je parle bien dans mon article d’exploiter par exemple des diaporamas Powerpoint ou des vraies vidéos conçues avec un logiciel de montage comme Movie Maker. Le seul avantage supplémentaire du TBI est de permettre l’interactivité. Avantage non négligeable pour l’exploitation en classe, mais mon avis est qu’il faut procéder par étapes. Après avoir acquis un vidéo projecteur, on peut ensuite acheter un TBI mobile qui s’utilise avec le vidéo projecteur.
Exemple de TBI mobile utilisé couplé avec un vidéo projecteur projetant sur un mur blanc (sans faire de pub):http://www.speechi.net/fr/index.php/2006/07/06/les-principes-de-base-du-tbi-ebeam-installation-et-utilisation-video/
Merci de ce correctif, il est vrai que j’ai confondu vidéo-projecteur et rétro-projecteur 🙁
Concernant le passage à l’électronique, je précisais bien que c’était indirectement lié à l’utilisation du TBI … il est juste de souligner que c’est aussi induit par l’utilisation d’un vidéo-projecteur … et j’ajoute même que certains enseignants sont passés à l’électronique alors qu’ils ne projettent pas leur support, c’est juste pour en simplifier la maintenance, la diffusion et le partage 🙂