par jadlat

De « Qui fait Quoi » à « Qui écrit Quoi » ou le questionnement quintilien

23 septembre 2010 dans Apprendre à Apprendre
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publié initialement sur mon blog

Je ne sais pas exactement l’origine du questionnement quintilien. J’ai d’ailleurs découvert tardivement que c’était le nom qu’on lui donnait. J’utilise personnellement l’acronyme QQCOQP que j’ai d’ailleurs toujours inversé en QQOCQP en bon dys que je suis peut être.

On l’utilise en ECJS en seconde où il remplace dans nos formation le brainstorming que nous n’utilisons plus. Il faudra peut être que nous réintroduisons cet exercice pour la seconde séquence.

Dans un premier temps, on fait au tableau une grille de 6 cases avec les questions et on explique les deux finalités de cet exercice : délimiter le périmètre du sujet et proposer une gamme de mots clés qui vont permettre de passer à la phase moteur de recherche.

  • le QUI, c’est la question des acteurs, c’est le sujet, c’est celui qui fait l’action
  • le QUOI c’est le thème, c’est ce sur quoi porte l’action
  • le OU et le QUAND se passe de précision
  • le COMMENT renvoie aux processus, aux modes d’emplois, à la manière de faire
  • le POURQUOI à l’enchaînement des causes aux conséquences, à l’explication des faits

On précise bien que le comment et le pourquoi sont difficiles. On escompte d’ailleurs que les élèves sauront y répondre à la fin de cette séquence.

Pendant 10 minutes, en groupe, ils réfléchissent à leur sujet. Nous passons dans les groupes pour vérifier et aider. Nous en profitons pour donner quelques indications sur les mots clés (mots vides et mots significatifs ; synonymes ; antonymes etc.) A la fin, nous leur demandons alors quels sont les cases les plus à utiliser prioritairement pour la recherche. Le Quoi et le Qui arrivent facilement – Nous leur disons alors qu’il faut prioritairement répondre à la question « QUI fait QUOI ? » Les autres questions permettant alors de préciser la recherche.

On attaque la phase moteur, sans prescription sur le moteur à utiliser. ils ont comme consigne de trouver un document dont le contenu, nous leur disons alors le QUOI en nous référant explicitement au QQCOQP, semble répondre aux questions posées par leur sujet.

Une fois le document trouvé, nous faisons une pause et nous leur demandons, COMMENT ils ont cherché, avec quel outil (Google à quasi 100%). Nous leur indiquons l’enquête dogpile sur les pages de résultats des 4 principaux moteurs de 2005 et nous présentons quelques résultats au vidéo obtenu via une recherche google. Pour chaque page, nous leur demandons alors QUI écrit et nous introduisons alors la notion de l’auteur toujours présent même s’il peut être anonyme, collectif, individuel, pseudonyme, institutionnel…

Il y a toujours un auteur !

Pourquoi alors s’en préoccuper ? D’abord parce que nous exigerons une bibliographie (introduction du concept) ; et ensuite nous terminons par le traitement du nucléaire par EDF et Greenpeace. Ils sont tous les deux compétents sur le QUOI mais les deux QUI pris en exemple sur ce sujet ont des intentions et des points de vue antagonistes.

Il importe désormais de se poser la question de QUI écrit QUOI. Car les intentions de l’auteur compte autant que ce qu’il écrit.

A noter la pratique d’un élève qui a commencé à prendre des notes et à noter dans la grille du QQCOQP les nouveaux mots clés qui lui seraient utiles pour approfondir sa recherche. C’est peut être une consigne à utiliser pour enrichir la séance.

A noter également que l’on pourrait ainsi demander aux élèves de se servir d’une grille complétée correctement pour les aider à faire le plan de leur synthèse.

En évaluation je me demande si on ne pourrait pas demander aux élèves de reprendre leur grille et de la compléter par les mots clés issu de leur synthèse et de leurs recherches. On devrait normalement avoir des cases COMMENT et POURQUOI correctement renseignées. Cela pourrait aussi être une introduction à la visualisation par la carte mentale que nous comptons utiliser pour la seconde séquence en même temps que cela nous permettrait de réintroduire l’évaluation dans la recherche.

Au final, le QQOCQP devient un outil de structuration de la recherche.