Ce podcast est une petite réflexion que nous nous sommes fait avec Marcel Lebrun sur le fait que l’ordre peut naître du désordre.
Ordre enseignement ou les règles sont données, les contenus sont donnés par l’enseignant et l’étudiant répond aux questions qu’on lui pose.
Une structure pédagogique en désordre correspondent plus à des pédagogies actives, les étudiants doivent découvrir par eux même, discuter avec les collègues, travailler sur un wiki. Dans des dispositifs, ce qui importe c’est la production de l’étudiant comme un signe de l’apprentissage.
Mais les étudiants n’apprennent pas tous de la même façon. Il y a différents styles d’apprentissage :
– le mode sérialiste : donnez moi les règles et les éléments pour faire la mayonnaise
– le mode globaliste plus incitatif proactif
La question qui demeure c’est, comment adapter les différents styles d’apprentissage ? Une recette qui semble intéressante, c’est qu’il faut essayer d’alterner des moments de découverte, des moments de synthèse faite par l’étudiant ou de temps en temps apportés par l’enseignant.
La recette donc pour une bonne pédagogie s’appuie sur un principe de variété.
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Dans la même série :
Analyse du dispositif Résatice : http://spiral.univ-lyon1.fr/entree.asp?id=170&id2=80&id3=2025&objet=article
Les différents types de forum : http://spiral.univ-lyon1.fr/entree.asp?id=170&id2=80&id3=2030&objet=article
One Reply to “Quels sont les ingrédients pour faire une bonne mayonnaise pédagogique ?”
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Bonjour aux correspondants d’Apprendre 2.0
Me voici récemment arrivé chez vous et je sui sheureux de préciser des notions d’ordre et de désordre que j’ai évoqué avec Christophe.
Les concepts d’ordre et de désordre que j’ai introduit lors de la discussion avec Christophe Batier méritent probablement un peu d’approfondissement afin d’en retirer l’essence. J’aimerais dresser rapidement ici un tableau de mon cheminement vers cette idée et le lecteur-contributeur fera probablement le parallélisme et les distinguos avec les notions d’apprentissage et d’enseignement.
Tout d’abord une phrase qui me guide dans l’élaboration de ressources et dispositifs pédagogiques (à coloration technologique ou pas d’ailleurs) : Enseigner, c’est mettre en place des conditions où l’étudiant puisse apprendre.
Ensuite quelques idées : le déterminisme Laplacien dit approximativement ceci : si les variables initiales d’un système sont connues, si les règles (théories, modèles ) qui régissent le comportement du système sont connues, alors on peut prédire les états ultérieurs et reconstruire les états antérieurs du système. On voit bien l’impact de ceci sur l’enseignement programmé, certaines formes traditionnelles d’enseignement (expliquer clairement le chemin) , certaines formes d’ingéniérie pédagogique Il s’agit pour moi d’un modèle à l’ordre zéro qui peut expliquer de larges tendances, des principes généraux
Oui, mais les étudiants ne sont pas des particules élémentaires (!) qui s’orientent dans la direction du champ magnétique de l’enseignement. Des fluctuations sont observées et elles conduisent à développer le modèle plus loin. Poincaré (par exemple) dit que la connaissance des conditions initiales est quelque peu illusoire et que ceci implique que de petites incertitudes peuvent conduire à des effets divers, variés, amples L’effet papillon pédagogique est inscrit dans la variété des conditions initiales, ici les pré-acquis des étudiants, les compétences variées dont ils disposent, les styles d’apprentissage et de communication tout aussi variés. L’enseignement met de l’énergie dans le système mais les effets sont pour le moins différents allant d’étudiants qui décrochent à d’autres qui feront une carrière exceptionnelle. Le principe de variété dans le dispositif pédagogique pourrait y répondre. Fatalité ?
Allant plus loin encore, Prigogine (prix Nobel belge) a étudié ces structures de désordre associée à la notion d’Entropie et à celle que cette entropie ne peut que croître. Oui mais dans certaines contextes, sous certaines conditions, des systèmes désordonnés peuvent soudainement faire apparaître des structures d’ordre qui signifient absorption d’énergie (hé oui, enseigner et apprendre ce n’est pas facile) et évacuation d’entropie. On appelle cela en gros les structures dissipatives. En gros l’apprentissage des étudiants ne pourrait-il pas être vu comme l’apparition de telles structures dissipatives ?
Cela veut dire que plonger l’étudiant dans des dispositifs désordonnés (sans connotation négative) mais riches (en entrée par les ressources et outils mis à disposition et en sortie par les compétences auxquelles ils vont contribuer) peuvent être fertiles potentiellement en termes d’apprentissage des étudiants. Réfléchir à ces conditions et contextes (ma définition initiale d’enseigner) est l’affaire des enseignants. Une réponse se trouve dans le modèle d’apprentissage que j’ai formulé afin que l’enseignant puisse s’appuyer sur des facteurs (au sens étymologique) d’apprentissage : (1) Motivation (sens des activités, valeur des tâches, explicitation des compétences qui seront acquises, consignes et espaces de liberté (2) Information (qualité des ressources et connaissances antérieures, authenticité ) (3) Activités proposées (que va faire l’étudiant, le coeur des méthodes actives) (4) Interactions (structure des interactions avec l’enseignant, avec les autres étudiants ) et (5) Productions (en termes de connaissances, de compétences, de tâches, de modalités de présentation )
Voilà un peu de mes gouvernes dans ce monde chaotique
Qu’en pensez-vous ?
Un peu de lecture ? M. Lebrun (2005). eLearning pour enseigner et apprendre; Academia Bruylant.
Bien à vous
Marcel