Description du dispositif : 60 étudiants français et 35 tunisiens, de niveau licence 2 ou 3,
ont suivi un cours d’initiation au Elearning via la plate forme Spiral pour une durée de 15h, découpé
en 10 séances d’enseignement entièrement en ligne pour les Français et accompagné par 10 séances de présentiel pour les Tunisiens.
Les séquences en ligne sont pilotées par un blog proposant les activités suivantes :
-Découverte des outils via des questionnaires scénarisés
-Réflexion autour de podcast réalisé à partir d’une conférence donnée par Marcel Lebrun
(http://spiral.univ-lyon1.fr/00-perso/2007/marcellebrun_111107/programme.html)
-Construction de contenu en groupe de 10 dans des wiki.
Avec Marcel nous revenons sur l’analyse des usages du travail qui ont été réalisés par les étudiants sur ce dispositif.
Marcel propose la métaphore suivante : Ordre et Désordre pour distinguer deux types d’enseignement.
L’ordre correspondant à un type d’enseignement traditionnel basé sur un cours magistral en amphithéâtre :
l’enseignant donne la théorie et les étudiants appliquent.
Les étudiants sont alors évalués sur le produit final : la copie d’examen.
Dans ce cas le processus d’apprentissage est oublié ce qui compte c’est le produit.
Le désordre correspond à un dispositif où l’étudiant est plongé dans un environnement avec des ressources qu’il doit manipuler seul ou en groupe.
Son activité est faite de commentaires dans les blogs, d’analyse de questionnement ou de prise de position dans les forums, de participation dans les wikis.
Ce qui est ici important c’est le processus.
Il faut faire attention à ce niveau aux facteurs économiques : dans un enseignement traditionnel le cours est fait en présentiel
et on évalue le travail réalisé c’est-à-dire les copies. Par contre dans une optique processus le travail est plus important pour l’enseignant .
Et cela pose aussi des problèmes de cadence pour arriver à faire travailler les étudiants dans le même rythme et ceux qui arrivent en retard
dans ce type de dispositif on du mal à raccrocher et certains même ne s’y retrouvent pas.
La question que l’on peut se poser en considérant ces deux extrémités, c’est comment mettre tout cela ensemble pour arriver au niveau de l’apprentissage et développer les compétences supérieures :
-Argumentation
-Esprit critique
-Évaluation
-Synthèse
La réponse que l’on propose serait de joindre les deux approches en demandant aux étudiants de faire par groupes successifs une synthèse en rassemblant les idées fortes …
En s’inspirant de la pensée socioconstructivisme on peut proposer à l’étudiant de construire lui-même ses connaissances.
Mais ce n’est pas construire un tas de brique mais une maison pour développer leur compétence.
A ce moment là on peut envisager les synthèses comme un signe de l’apprentissage.
Liens Projet Resatice :
Le site Resatice
http://www.resatice.org/
1er Rèunion :
http://spiral.univ-lyon1.fr/entree.asp?id=170&id2=80&id3=1771&objet=article
10 Replies to “Gastronomie Lyonnaise : au menu Ordre et desordre”
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C’est très intéressant. Je démarre un projet de veille collaborative avec des étudiants de BTS IRIS (informatique) et d’IUT Info-Com sur des sujets d’informatique industrielle. Ca s’articule autour de blogs que les info-com animent et où les IRIS réagissent (une présentation complète est sur prodagéo).
L’idée d’avoir une courte synthèse ‘méthode’ tous les 15 jours me semble en effet très riche pour approfondir les aspects méthodologiques et oblige à avoir une attitude critique vis à vis du travail en cours. J’aurai du mal à la mettre en place pour ce projet mais je la garde pour une prochaine fois. Merci et bonne continuation …
Bonjour
Merci beaucoup Christophe et Jacques de présenter vos dispositifs de travail qui donnent beaucoup d’idées. Et merci Christophe de votre première grille très claire. Décidément, en ce moment, je regarde beaucoup Lyon 1.
Ici, à Lille1 :
J’essaye de mener également dans un cours (seulement 12h, c’est de la vulgarisation, sensibilisation) d’Economie Digitale / Numérique une initiation et une sensibilisation au e-marketing. Les étudiants sont ceux du Master 2, étudiants en Ingénierie Pédagogique Multimédia (formation pour adultes, sciences de l’éducation) Lille1 ? étudiants en face-à-face et à distance.
Le cours porte également sur l’observation de co-constructions dans différents domaines (marketing, elearning, projet assosiatifs, citoyens, causes humanitaires)
Certains d’entre eux sont déjà inscrits à apprendre2.0 et commencent à observer nos/vos pratiques.
Leur travail d’exposés est présent dans ce groupe : http://atelierduweb.ning.com/group/economiedigitale
Dans ce dispositif, c’est le désordre, c’est sûr.
Je suis d’accord avec les compétences décrites, compétences d’ailleurs très proches de l’apprentissage des langues ou de communication écrite.
Il est normal que nous devions analyser les nouvelles formes d’écriture liées aux nouvelles technologies.
Infocom, documentation, enseignement des langues il me semble que nous sommes devenus très proches grâce aux TIC et à leur enseignement.
Ouverture une nouvelle fois grâce au web participatif.
Le désordre correspond à un dispositif où l’étudiant est plongé dans un environnement avec des ressources qu’il doit manipuler seul ou en groupe.
Son activité est faite de commentaires dans les blogs, d’analyse de questionnement ou de prise de position dans les forums, de participation dans les wikis.
Ce qui est ici important c’est le processus.
Il faut faire attention à ce niveau aux facteurs économiques : dans un enseignement traditionnel le cours est fait en présentiel
et on évalue le travail réalisé c’est-à-dire les copies. Par contre dans une optique processus le travail est plus important pour l’enseignant .
Et cela pose aussi des problèmes de cadence pour arriver à faire travailler les étudiants dans le même rythme et ceux qui arrivent en retard
dans ce type de dispositif on du mal à raccrocher et certains même ne s’y retrouvent pas.
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C’est ce que j’expérimente de plus en plus avec les étudiants IPM et également dans le cadre de l’enseignement de la langue écrite en langue étrangère, ici pour moi le FLE.
(foreignerinlille.ning.com atelierduweb.ning.com )
Ces approches et ces environnements d’apprentissage TIC créent un désordre créatif au processus d’apprentissage où l’enseignant est ? si on peut le dire ? ingénieur des apprentissages (Mangenot)
Il n’y a pas de parcours clairement guidé (parfois pour moi dans mon cas) comme on peut le faire dans des environnements Moodle où tout est programmé, où encore dans des produits d’e-Learning avec une succession de tâches fermées, quizz, créant un parcours ? beau souvent bien léché ? mais monotone et peu efficace. (Sauf dans une démarche transmissive, clairement expliquée et acceptée au début ? notamment en médecine FC)
Et comme on nous apprend à faire en formation e-learning basée trop à mon sens, sur une vision productive et pas assez conçue comme un service.
Service qui coute beaucoup de temps et d’investissement sur le web. Mais nos flux rss facilitent le travail ?
Pour moi, mes activités sur web sont « simplement » (est-ce le bon terme ?) un enrichissement du face-à-face.
L’ordre (de l’enseignant) est donné dans le désordre des contributions des étudiants. Le site social se forme en construction par les interventions de tous et médiatise le processus d’enseignement et d’apprentissage.
Nous sommes bien dans une démarche de projet.
On peut le faire en : Info tech/ Doc/ Com/ langue / bref avec des contenus textuels.
Merci de cette discussion qui me permet de mettre en mots des actions que personnellement je n’écris pas assez.
Désolé de ne pas citer les références et sources( connectivisme ) citations que je lis sur beaucoup de blogs où les auteurs écrivent beaucoup mieux que moi….
Bonjour aux correspondants de ce fil de discussions
Les concepts d’ordre et de désordre que j’ai introduit lors de la discussion avec Christophe Batier méritent probablement un peu d’approfondissement afin d’en retirer l’essence. J’aimerais dresser rapidement ici un tableau de mon cheminement vers cette idée et le lecteur fera probablement le parallélisme avec les notions d’apprentissage et d’enseignement.
Tout d’abord une phrase qui me guide dans l’élaboration de ressources et dispositifs pédagogiques (à coloration technologique ou pas d’ailleurs) : Enseigner, c’est mettre en place des conditions où l’étudiant puisse apprendre.
Ensuite quelques idées : le déterminisme Laplacien dit approximativement ceci : si les variables initiales d’un système sont connues, si les règles (théories, modèles ) qui régissent le comportement du système sont connues, alors on peut prédire les états ultérieurs et reconstruire les états antérieurs du système. On voit bien l’impact de ceci sur l’enseignement programmé, certaines formes traditionnelles d’enseignement (expliquer clairement le chemin) , certaines formes d’ingéniérie pédagogique Il s’agit pour moi d’un modèle à l’ordre zéro qui peut expliquer de larges tendances, des principes généraux
Oui, mais les étudiants ne sont pas des particules élémentaires (!) qui s’orientent dans la direction du champ magnétique de l’enseignement. Des fluctuations sont observées et elles conduisent à développer le modèle plus loin. Poincaré (par exemple) dit que la connaissance des conditions initiales est quelque peu illusoire et que ceci implique que de petites incertitudes peuvent conduire à des effets divers, variés, amples L’effet papillon pédagogique est inscrit dans la variété des conditions initiales, ici les pré-acquis des étudiants, les compétences variées dont ils disposent, les styles d’apprentissage et de communication tout aussi variés. L’enseignement met de l’énergie dans le système mais les effets sont pour le moins différents allant d’étudiants qui décrochent à d’autres qui feront une carrière exceptionnelle. Le principe de variété dans le dispositif pédagogique pourrait y répondre. Fatalité ?
Allant plus loin encore, Prigogine (prix Nobel belge) a étudié ces structures de désordre associée à la notion d’entropie et à celle que cette entropie ne peut que croître. Oui mais dans certaines contextes, sous certaines conditions, des systèmes désordonnés peuvent soudainement faire apparaître des structures d’ordre qui signifient absorption d’énergie (Hé oui, enseigner et apprendre ce n’est pas facile quoi qu’on en dise) et évacuation d’entropie. On appelle cela en gros les structures dissipatives. Finalement, l’apprentissage des étudiants ne pourrait-il pas être vu comme l’apparition de telles structures dissipatives ?
Apprendre, n’est-ce finalement pas mettre de l’ordre dans le désordre ?
Cela veut dire que plonger l’étudiant dans des dispositifs désordonnés (sans connotation négative) mais riches (en entrée par les ressources et outils mis à disposition et en sortie par les compétences auxquelles ils vont contribuer) peut être fertile potentiellement en termes d’apprentissage des étudiants. Réfléchir à ces conditions et contextes (ma définition initiale d’enseigner) est l’affaire des enseignants. Une réponse se trouve dans le modèle d’apprentissage que j’ai formulé afin que l’enseignant puisse s’appuyer sur des facteurs (au sens étymologique) d’apprentissage : (1) Motivation (sens des activités, valeur des tâches, explicitation des compétences qui seront acquises, consignes et espaces de liberté )(2) Information (qualité des ressources et connaissances antérieures, authenticité ) (3) Activités proposées (que va faire l’étudiant ?, le coeur des méthodes actives) (4) Interactions (structure des interactions avec l’enseignant, avec les autres étudiants ) et (5) Productions (en termes de connaissances, de compétences, de tâches, de modalités de présentation )
Voilà un peu de mes gouvernes dans ce monde chaotique
Qu’en pensez-vous ?
Un peu de lecture ? M. Lebrun (2005). eLearning pour enseigner et apprendre; Academia Bruylant.
Bien à vous
Marcel
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Bonjour
Afin d’éviter de recopier certains éléments à gauche et à droite, je tisse un lien vers une petite contribution effectuée sur un autre blog où on me demandait les différences et ressemblances entre le constructivisme et le connectionnisme … L’idée de cartographie, de cartes heuristiques, de mindmapping n’est pas loin.
http://tinyurl.com/akkjjs
Marcel
Bravo, cette video est très vivifiante, encourageante.
J’y vois, tout d’abord, l’intérêt du dialogue du technologue et du pédagogue, et la richesse de l’échange des deux points de vue. Vous pouvez l’envoyer à tous vos décideurs pour expliquer le métier d’ingénieur pédagogique.
J’ai aussi beaucoup aimé la métaphore de l’ordre et du désordre, car il est difficile, chez nous de comprendre qu’il faut des-apprendre pour apprendre,…, on est encore trop dans une éducation issue de la « méthode » cartésienne. De plus, vous filer la métaphore à plusieurs facteurs importants de l’apprentissage, la métacognition, le rythme, la motivation,…, et les compétences à développer.
Très intéressant également, d’aborder les facteurs économiques, « la prise en compte du travail énorme du prof ou du tuteur »; alors que, depuis quelques années, dans les TICE, nos budgets chutent, on ne parle que rentabilité ou « faire mieux à budget constant ». D’où l’intérêt, de partager les bonnes pratiques, de favoriser « une apprenance durable ».
J’ai vu aussi, sur le blog de Christophe Batier, une vidéo où vous prenez en compte les styles d’apprentissage dans le scenario pédagogique. On pourrait penser également aux styles cognitifs et aux différences culturelles. Surtout en FOAD, je crois comprendre que vos étudiants sont sur plusieurs sites francophones mais de cultures différentes.
Enfin, j’aurais aimé discuter avec vous de la difficulté de faire passer une compétence, un savoir faire (ici la mayonnaise), à un public à distance. Gros problème : une video ne suffira pas à savoir faire la mayonnaise , un forum pourra y aider, un dialogue permettra certainement d’échanger sur la saveur, etc… Autrement dit, vous êtes une fac de sciences, un ingénieur met en oeuvre un tas de compétences transversales, les compétences acquises sur votre plateforme, sont-elles transférées aisément, correctement une fois sur le terrain, ou dans le labo, en entreprise…?
En outre, sur A2.0 se pose la question, en ce moment, de mettre à disposition des tutoriels web 2.0.
Merci infiniment.
Je replace comme l’avait fait avant moi, Stéphane Wattier dans son hub « Pour un e-learning ouvert » et sur
son blog « Si loin si proche ». Cette conversation est nourrie sur le blog de T@d également et sur celui de Spiral bien sûr.
J’ajoute également l’intervention de Patrick Chevalier, enseignant pivot du master IPM (un des cliques de Stéphane Wattier, moi-même et d’autres ici…) , qui intervient en commentaire sur le hub de Stéphane
Réponse de Patrick Chevalier sur Viadeo
http://www.viadeo.com/hub/affichefil/?hubId=002n9yb3biy3y46&forumId=00222xx112tfycjr&threadId=002emx8yu0kvc9f