VIA fmeichel:
Malaise en écoutant l’émission « place de la toile » dédiée au serious games et political games sur France Culture ! http://post.ly/CuHs
Malaise parce qu’on apprend que :
– il n’y a pas de frontière nette entre serious games et political games
– les political games servent a collecter des données sur les joueurs et a constituer des fichiers pour des actions de marketing politique…l’armée est un bon client sur ce créneau
– ces jeux servent aussi a diffuser des messages de propagande politique
– ils restent très opaques en terme d’intentionnalité et de commanditaires : les utilisateurs ne sont pas informes (s’ils l’étaient d’ailleurs, ca ne serait plus de la propagande)
– Ils sont et seront utilises dans le cadre de l’éducation nationale (d’ailleurs nk_m a récemment lancé un appel a projet dans ce domaine)
– les éducateurs participent a la création de ces jeux
– les rectorats soutiennent la diffusion de ces jeux et organisent leur diffusion dans le milieu éducatif
– enfin le gouvernement veut imposer une éducation aux médias a l’école et par l’école
Autrement dit, les political games seront utilises auprès des enfants pour diffuser des messages de propagande politique…l’Éducation nationale est impliquée a double titre : elle participe a la création des jeux, scénarios pédagogiques etc…et elle assurera en même temps l' »éducation aux médias » mais sous devoir de réserve…ca laisse perplexe…et éthiquement ca interpelle dans la mesure ou l’éducation nationale est la fois juge et partie sur des questions de propagande politique ! Pas de quoi favoriser l’autonomie responsable que nous avons pourtant tant besoin de développer pour chacun !
2 Replies to “Ecole : un endroit « ideal » pour jouer aux political games ?”
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S’il n’y a pas de frontières nettes entre Serious Games et Political Games, c’est bien parce que certains ne veulent pas faire connaitre les objectifs qu’ils fixent à la création de leurs jeux. En un sens, toute activité humaine est politique (dans le sens le plus large du mot), et toutes les créations -dont les jeux- répondent donc aux préférences et désirs de leurs créateurs.
Un serious game se distinguera donc d’un Political Game par les objectifs qu’il s’est fixé (et la réussite de ses ambitions?). Faire connaitre ces objectifs, les partager avec le public, doit donc faire parti du marketing du jeu en question. Dans l’éducation, les jeux seront nécessairement filtrés par les professeurs: à eux de jouer (et déjouer les inévitables essais de manipulation). La réflexion, la critique, et le discernement des professeurs seront donc essentiels. Reste à savoir si ces professeurs sont prêts à assumer ce rôle.
Prenons un exemple: un jeu de simulation des finances familiales. Vers quel modèle poussera-t-on les élèves? un modèle de consommation, voire surconsommation par le crédit? un modèle « d’équilibre » (en fonction de quel paramètre?) un modèle « écologique » (mais qui n’aurait que peu à voir avec la réalité sociale dans laquelle les élèves vivent? Autant de choix qui devront se discuter durant la conception du jeu, et qui devront être communiqué aux usagers (professeurs, parents, et élèves selon leur niveau). Tout jeu qui aurait pour sujet l’économie répondra forcément à un modèle économique, modèle dont les élèves devront prendre conscience. Ceci sera forcément une des taches du professeur.
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