par Olivier

L’ICANN : c’est quoi ?

7 juillet 2008 dans Decryptage internet/Medias
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VIA fmeichel:


A lire ce passionnant dossier du journal en ligne SDLI numéro 50

En particulier cet article consacré à l’ICANN

À quoi sert l’Icann ?
Créée en 1998, tandis que le net se développait
alors à grande vitesse à travers le monde, l’Icann a
pour principal objectif de distribuer et de gérer les
ressources rares du réseau.
Il s’agit d’abord des adresses IP ? Internet Protocol
? qui permettent de localiser tous les appareils
connectés au réseau et donc d’acheminer les
informations d’un ordinateur à un autre. En effet,
pour que les informations puissent circuler sur
Internet de point à point sans passer par un serveur
central, il faut qu’au préalable on ait défini toutes les
adresses dans un même langage.
L’Icann s’occupe aussi de la distribution des TLD
(top level domain, en français système de nom de
domaine de premier niveau, le .fr, .com .org ou
encore .mobi ou .travel). Elle gère enfin les serveurs
racine qui garantissent un bon fonctionnement du
réseau.
Comment est organisé l’Icann ?
Depuis mars 2003, Paul Twomey est président du
conseil d’administration de l’Icann qui compte 21
membres. C’est là que sont prises les décisions.
Pour cela, il s’appuie sur diverses organisations de
soutien, des conseils et des comités consultatifs.
Ainsi, les gouvernements sont réunis au sein du
GAC, le comité At large joue aussi un grand rôle
On trouve au sein de l’Icann des représentants
des entreprises, d’organisations internationales,
d’utilisateurs ou du monde universitaire. Chaque
année, 3 réunions ont lieu, chaque fois sur un
continent différent. La réunion de Paris était la 32e.
Est-ce l’Icann qui gère directement les TLD ?
Jusqu’à présent, l’Icann décidait de la création des
TLD qui sont de deux sortes : géographiques (ccTLD
pour country code) ou génériques (gTLD pour
generic). Ces derniers sont par exemple le .com,
.org ou le .net. Quant aux codes géographiques, la
France possède le .fr, l’Allemagne le .de, la Chine
le .cn Avec la création autorisée d’un .cat pour la
Catalogne, l’Icann a permis à une région, et au-delà
à une communauté linguistique, d’avoir son TLD.
D’autres dossiers sont instruits depuis.
Une fois un TLD autorisé, ce n’est pas l’Icann qui
le gère directement. Cette fonction est dévolue aux
différents registres (registry), qui, comme leur nom l’indique, tiennent un registre. Certains d’entre-eux
vendent directement des noms de domaine. D’autres
se contentent de tenir le registre et délèguent la
commercialisation aux registrars.
À qui appartient l’Icann ?
Quel est son budget ?
Association à but non lucratif, l’Icann perçoit
indirectement un revenu chaque fois qu’est créé
un nouveau nom de domaine. C’est sa source
quasi unique de revenus. Le chiffre d’affaires prévu
pour l’année fiscale qui s’achève à la fin du mois
de juin 2008 frôle les 50 millions de dollars US.
L’Icann prévoit pour l’exercice suivant un revenu
de 60,7 millions de dollars. Ces sommes ne sont
pas distribuées à des actionnaires. Elles servent
notamment à financer les différentes infrastructures,
dont les fameux serveurs racines.
L’Icann est-elle à la solde
du gouvernement américain ?
C’est LA principale polémique. Voulue par Al Gore,
l’Icann est une association à but non lucratif de
droit californien. Elle est liée au département du
Commerce des États-Unis par un accord signé à sa
création : le JPA (Joint-Project Agreement) qui fixe
les grandes lignes du mode de fonctionnement de
l’organisation.
Lors du SMSI (Sommet mondial sur la société de
l’information) est apparue l’idée d’une gouvernance
type Nations-Unies, les décisions de l’Icann
s’imposant au monde entier.
Pourtant, la création du .xxx (pour les sites
pornographiques) acceptée puis refusée a révélé
que le réseau mondial pénètre tous les foyers,
parfois en contradiction avec les lois ou les usages
locaux. Une gouvernance de type onusien pourrait
déboucher sur un plus petit dénominateur commun
et entraver le développement des usages. Les
opposants de l’Icann mettent aussi en avant que
l’organisation pourrait « couper » demain l’Internet
dans un pays grâce à la maîtrise des serveurs
racines.
À l’expiration du JPA en septembre 2009, le
Département du commerce devrait se désengager ;
l’Icann restera une société de droit californien.
Christophe Bys