J’ai fait 2 mauvaises surprises à propos des MOOC ! Ce n’est pas obligatoirement libre + l’apprenant en est la monnaie 🙁
Ci-dessous une infographie en français précisant ce qu’est un MOOC 🙂
La source de l’illustration est produite par Online Colleges et la traduction a été assurée par @faubet qui diffuse l’illustration sur son blog. Notons que @Faubet précise ne pas adhérer à 100% avec les idées qui y sont énoncés.
Où est l’Open?
Quelle mauvaise surprise de constater que la notion d’OPEN à disparue. Bien sur on va baser ces cours sur des écrits libres, mais le matériel fourni le sera-il aussi ? Etre libre de droit, révèle d’une certaine utopie, on peut être fier de revendiquer sa liberté ! Utiliser du libre de droit mais ne pas en produire, c’est chercher à profiter du système, rien de plus 🙁
Les données personnelles de l’apprenant comme source de revenu
Quelle mauvaise surprise de constater que les données utilisateurs vont devenir la monnaie sur laquelle va reposer les modèles économiques liés à la production du matériel pédagogique 🙁
Et là c’est un gros problème de stratégie. Le concept MOOC est attrayant et buz autour du fait qu’il révolutionne l’édition du matériel pédagogique. Un des avantages est de créer un matériel moins cher qu’aujourd’hui. Minimiser les couts de l’enseignement semble en effet nécessaire … mais si c’est pour vendre les données utilisateurs des apprenants, NON !
Et cela va aussi poser un problème avec les apprenants mineurs dont les données sont (ou devraient être ?) bien plus protégés que pour les majeurs.
Quel avenir pour ce MOOC ?
Théoriquement le concept du MOOC c’est génial … mais voilà le sujet est lié à la finance et on va donc devoir attendre un peu pour voir si les requins s’accaparent le concept du MOOC pour en faire une « pompe à fric » OU le délaissent suffisamment pour nous permettre d’affiner la stratégie et le modèle qui nous permettrons peut être d’améliorer notre enseignement 🙂
Au départ on parle de liberté, d’ouverture, de partage, de collaboration … on évoque même le connectivisme, et on imagine la révolution … puis viens l’idée de « gagner du fric ». Là on pense à réutiliser un existant gratuit, à trouver quelques choses à vendre … bref on cherche à profiter d’une communauté pour lui vendre ce qu’elle va être capable d’autoproduire !
Cependant…
L’infographie qui illustre le concept MOOC et nous explique qu’il y a matière à monnayer les données utilisateurs, voire le contenu n’est pas LE concept du MOOC. Ce n’est qu’une manière de l’envisager … une seule parmi beaucoup d’autres. Cet article vise donc surtout à indiquer que le concept du MOOC est encore très flou, qu’il en existera à termes certainement plusieurs déclinaisons, et surtout qu’il faut bien « penser » ces concepts en les inscrivants dans un réel projet de société.
Transmettre un savoir, ou monnayer sa transmission ?
C’est à croire qu’il nous manque un « serment d‘Hippocrate » dans le monde de l’enseignement ? Juste histoire de bien préciser les buts que l’on se fixent ….
6 Replies to “MOOC, stratégie et modèle économique”
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Problématique intéressante !
Je tiens à souligner en tout premier lieu qu’il ne peut y avoir aucun « business modèle » valide au sein d’une monnaie privatrice. Donc encore une fois avant de décliner toute approche économique sans poser la question de l’instrument fondamental d’interaction économique on en revient à essayer de comprendre ce que signifie ax²+bx+c=0 sans jamais avoir pensé le zéro, l’inconnue, ni la notion de polynôme, ni même la notion de nombres complexes…
Après le serment d’Hippocrate constitue un contrat de confiance entre une communauté, les médecins, vis à vis de ceux à qui elle adresse son action, les malades. Et c’est parce que cette confiance s’établit que le lien économique se développe. Donc pour la même raison, sur le fondement d’un contrat monétaire libre, un enseignement libre ne peut se développer que sur la base d’un contrat de confiance supérieur sur le but à atteindre.
Quel peut-être ce but si ce n’est que de faire progresser la connaissance chez l’étudiant ? Ce but est premier et deuxième est le but de la rémunération de l’enseignant.Le contrat de confiance devrait encadrer cette rémunération en fonction des contraintes.
Comment l’encadrer valablement, sans tomber dans la contrainte excessive et erronée ? Sur la base d’un taux horaire par étudiant qui dépende directement du revenu minimum de base établit dans la zone économique concernée.Une dépendance qui ainsi ne dépend pas du lieu ni du temps, étant perpétuellement mis à jour.
Bien des choses intéressantes dans cette réponse 🙂
@stephanelaborde: merci pour ce commentaire, cela fait plaisir de te lire à nouveau sur Apprendre2.0 … et j’en profite pour rappeler l’adresse de ton blog http://www.creationmonetaire.info/ 🙂
Contenu supprimé à la demande de l’utilisatrice 🙁
2 éléments à rajouter au dossier sur les mooc:entrer mooc sur http://www.google.fr/trends/et aller sur http://www.insidehighered.com/news/2012/10/16/u-texas-aims-use-moocs-reduce-costs-increase-completion#disqus_thread
Un retour d’expérience sur le Mooc via Bernard Lamailloux mérite d’être relayé : http://lamailloux.wordpress.com/2012/10/18/itypa-sympa-ce-mooc-episode-3-euh-ca-depend/
Je note notamment l’aspect brouillon, non structuré et un portail présentant des manques d’ergonomie. On semble justifier cette situation par le fait que « l’apprenant doit se débrouiller seul, doit créer son propre parcours et être son propre formateur« .
Mais si « l’autonomie de l’apprenant » est vraiment la base et que les pédagogues ne préparent même plus le terrain, alors pourquoi lancer le concept du MOOC ?
En effet, nous avions déjà le concept d’internet qui propose :
– des ressources pour apprendre
– des communautés pour dialoguer
Quoi de nouveau dans le MOOC si ce n’est qu’il y a un formulaire d’inscription préalable ?
Oui la tendance est bien de parler du Mooc, G.Trends l’indique bien comme le souligne Jean-Marc. A lire les retours d’expérience je trouve cependant que le concept du MOOC n’a vraiment rien de novateur … mais peut être est simplement que « la masse » est enfin en train de découvrir le fonctionnement d’internet (d’où l’utilisation parfois abusif du terme connectivisme … que l’on confondrai avec connexion internet?)
Contenu supprimé à la demande de l’utilisatrice 🙁