Twitter : quelques expérimentations et usages en classe..

31 août 2009 dans Outils
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Article écrit sur le blog-portfolio adressé ici. http://davidcordina.Free.Fr
Version remaniée – v2

Je viens présenter dans ce présent article mes usages de Twitter dans un cadre professionnel, à savoir la pédagogie des langues étrangères dans l’enseignement supérieur et la formation continue. (pour la présentation du contexte, du dispositif et des acteurs de formation – voir la fin de l’article.)

Qu’est-ce que Twitter, je ne répondrai pas à cette question. D’autres internautes l’ont très bien fait. article.

Comment j’utilise ce nouvel outii en classe ? (classe équipée d’ordinateurs connectée à Internet, écran de l’enseignant video-projeté ou laboratoire de langues)

Quelques exemples…

1. Exercice de prises de notes collectives en temps réel

Voici en premier le cas particulier de l’utilisation de Twitter en temps réel lors d’une conférence ou lors d’un exercice de compréhension orale et de prises de note en FLE (Français Langue Etrangère)

J’ai commencé à utiliser twitter en classe lors du premier semestre 2009 avec une classe de 16 étudiants chinois. Twitter venait s’ajouter à l’utilisation d’un réseau social Ning (voir présentation de Foreigners in Lille). Les prochains groupes de la Maison des Langues de Lille1 (groupes de Shanghai, Tong Ji, Wuhan, Hohai et Harbin universities)

Le compte de la classe se retrouvait sur le compte commun à suivre, celui de la classe écrit par l’enseignant : @flelille1

Utilisation de Twitter

Lors d’exercice collectif de compréhension orale (ex. une intervention radiophonique, une conférence, une intervention, un dialogue) j’ai demandé à mes étudiants de prendre leurs notes sur leur compte personnel twitter associé à un hashtag # pour mieux isoler leurs tweets. (NB : le hashtag # permet dans un moteur de recherche associé à Twitter de repérer tous les messages ou « tweets » ayant le même sujet. ex : #fle pour tous les messages concernant le fle (français langue étrangère)

Après les deux écoutes, les étudiants reprennent collectivement leurs notes pour construire un compte-rendu écrit ou oral vidéoprojeté et présent sur le compte individuel.

Au niveau pédagogique, il n’y a rien de révolutionnaire : un partage de notes pour une collaboration entre pairs n’a rien d’innovant. Le support en revanche de Twitter qui permet une communication collective instantanée des messages rend facile et rapide la réalisation de cet exercice.

En quoi est-ce différent du « chat » alors présent avec des outils comme MSN?

De premier abord, l’exercice y ressemble mais il faut envisager Twitter comme un outil également ouvert sur l’actualité du net, de la réalité, de la réalité augmentée et des autres mondes virtuels.

Les interventions avec d’autres acteurs de Twitter et du microblogging dans son ensemble sont déjà arrivées et elles ne peuvent que se développer dans de futurs scénariis de production écrite multimédiatisés.

2. L’accompagnement des étudiants pendant leur semestre.

Lors du semestre de préparation FLE (6 mois, 550 heures de préparation linguistique, méthodologique et socioculturelle), l’usage de Twitter et des deux hashtags #harbin2009 (le nom de leur groupe) et #DAE (un projet étudiant #découverte d’une association et d’une entreprise) ont permis un suivi performant de la classe.

Par groupe de deux, les étudiants devaient rencontrer, interviewer, rendre compte de l’activité d’un acteur économique ou associatif de leur environnement d’études : ici, le Nord et la ville de Lille. Le projet du #DAE suit une démarche actionnelle (quand parler c’est faire) pour donner sens à leur apprentissage de la langue. Il permet une mise en pratique de leurs compétences linguistiques en jouant sur l’immersion. Ce projet s’est étalé sur deux mois.

L’usage de Twitter a permis un suivi de stage instantané, collectif et présent sur de multiples supports (net et téléphone – les étudiants postant des tweets depuis leur téléphone pendant leur rencontre et entretien)

Il permet de laisser des traces d’apprentissage = à savoir des supports à co-construction de connaissance individuelle et collective… comme les acteurs du colloque Ludovia09 ont définies.

PROBLEME : les traces de twitter disparaissent assez vite. Pour cet article je n’ai pas d’ailleurs retrouvé la suite de messages #hashtaggés. En 5 semaines, ils disparaissent. Dommage.

3. Une première conclusion

Tout média est utile pour créer des conversations et susciter de la production langagière de la part de l’apprenant. Toutes ces conversations sont utilisées comme base d’une pédagogie de l’écrit pour le Français Langue Etrangère.

Notre Devise / Postulat, pour nous, enseignants de langue, est de faire produire au maximum nos apprenants aussi bien à l’écrit qu’à l’oral. Twitter ouvre donc de nouvelles possibilités.

PS : je ne mentionne pas toutes les utilités personnelles de Twitter (veille aléatoire, sérenpidité, ubiquité…)

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Rappel du contexte:

Je travaille à l’Université de Lille1 pour enseigner des cours de langue (Français Langue Etrangère) à des adultes : étudiants étrangers en échange universitaire ou stagiaires de formation continue.

En référence au cadre Européen de références, nous développons dans nos cours une approche pédagogique communicative et actionnelle. Nous faisons travailler les quatre compétences de base : parler, comprendre (oral), écrire, lire (écrit).

Les dispositifs de formation sont mixtes mais à dominante présentielle c’est-à-dire que nous enrichissons nos cours face-à-face par une panoplie d’outils TIC : plateformes LMS du type Moodle (Moodle de Lille1) et Accel et surtout un réseau social basé sur Ning (Foreigners in Lille) A ces plateformes générales, s’ajoutent d’autres outils : youtube, slide, slideshare…

Public et niveau visé linguistique : de l’intermédiaire basique à avancé. Passage vers le niveau européen défini par le cadre : B2 à C1.

FLE : Français Langue étrangère – IPM : Master 2 pro d’ingénierie pédagogique multimédia – FOAD : formation ouverte et à distance